"Simone Veil est pour moi l'héroïne du 20ème siècle", estime Nicolas Sarkozy

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Nicolas Sarkozy et Simone Veil se sont côtoyés dans le gouvernement Balladur. © PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP
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Europe1.fr
"Son combat pour l'avortement a été admirable : elle avait cette capacité extraordinaire à faire consensus sans renier ses convictions", souligne l'ancien chef de l'État dans les colonnes du "JDD". 

Simone Veil fait son entrée dimanche au Panthéon aux côtés de son mari Antoine. La Grande Femme, figure de la légalisation de l’avortement et de la construction européenne, sera inhumée dans le caveau VI, où reposent notamment Jean Moulin et André Malraux, deux grands résistants. "Simone Veil est d'abord pour moi l'héroïne du 20ème siècle", confesse Nicolas Sarkozy dans les colonnes du Journal du dimanche.

"C'était une femme intransigeante qui s'engageait à 100%". L'ancien chef de l'État et Simone Veil se sont côtoyés dans le gouvernement Balladur (1993-1995), lorsque le premier était ministre du budget et la seconde ministre des Affaires sociales, de la santé et de la ville. "Nous avons eu des désaccords, bien sûr. Mais elle a toujours été à mes côtés. C'était une femme intransigeante qui s'engageait à 100% et elle détestait les compromis", poursuit-il, parlant au passage de Simone Veil comme d'une "amie - d'un couple d'amis très chers, avec qui j'ai partagé des moments d'intimité, d'affection, de fous rires".

"Elle ne cédait pas sur ses valeurs". Nicolas Sarkozy est également revenu sur le combat de Simone Veil en faveur de l'IVG. "Son combat pour l'avortement a été admirable : elle avait cette capacité extraordinaire à faire consensus sans renier ses convictions", estime-t-il. Simone Veil s'est notamment toujours élevée quand des dirigeants de droite semblaient pactiser avec l'extrême droite. "Elle ne cédait pas sur ses valeurs. Elle pouvait tolérer des désaccords, mais elle ne supportait ni la lâcheté, ni l'hypocrisie, ni le mensonge", souligne Nicolas Sarkozy.

"Simone Veil et Antoine Veil avaient la passion de l'Europe".  Interrogé sur l'entrée au Panthéon de Simone Veil, grande européenne, au moment où l'Europe se déchire sur la question des migrants, l'ancien chef de l'État estime que "la situation en Europe est difficile, mais l'hommage d'aujourd'hui est une occasion de rebondir. Le projet européen est une idée qui n'a pas vieilli", avance-t-il. "On n'est pas européens à moitié ! Simone Veil et Antoine Veil avaient la passion de l'Europe. Pour relancer cette ambition, il faut insuffler une nouvelle passion", conclut-il.