Benjamin Lucas MJS 1280
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M.B. , modifié à
SCHIZOPHRÉNIE - Pour Benjamin Lucas, président du MJS, qui manifeste jeudi contre la loi El Khomri, ce texte n'est pas fidèle au programme de la campagne socialiste de 2012.
INTERVIEW

La situation est pour le moins paradoxale. C'est la gauche qui défile, jeudi, contre le projet de réforme du code du travail, pourtant porté par un gouvernement socialiste. Pour Benjamin Lucas, président du Mouvement des Jeunes socialistes (MJS), "ce projet part d'une inspiration qui n'est pas celle pour laquelle [la gauche a] été élue en 2012".

Fidèle aux idées de la campagne. "C'est mon gouvernement, mais on ne peut pas mener une réforme qui s'inspire de ce que disent nos adversaires", a estimé le jeune militant, jeudi sur Europe 1. "Ce que je trouve étrange, c'est qu'on considère que le code du Travail est un frein à l'emploi. Nous nous battrions contre ça si nous étions dans l'opposition et que la droite faisait cette réforme." Benjamin Lucas l'a dit et répété, son opposition à la réforme ne témoigne que de la fidélité à ses idées. "Je tiens le même langage qu'en 2012". 

Ne pas se couper de la jeunesse. Est-ce à dire que François Hollande, lui, a joué les girouettes ? Le président du MJS a botté en touche. "On est un gouvernement de gauche qui a fait, sur bien des sujets, des réformes de gauche." Selon lui néanmoins, l'exécutif fait fausse route en s'arc-boutant sur la loi El Khomri. "On ne gagnera pas en 2017 si on a dans la rue des gens qui ont fait notre victoire en 2012", et notamment la jeunesse, dont François Hollande avait fait sa priorité pendant sa campagne.

"Cela peut encore évoluer". Le jeune homme s'est par ailleurs dit confiant dans la recherche du compromis. "Dans la famille socialiste, [le MJS] joue un rôle de proposition pour que la réforme aboutisse", a-t-il souligné. "Si le gouvernement réécrit complètement son texte, cela me va." Benjamin Lucas a salué les premiers arbitrages faits par le gouvernement cette semaine, notamment l'inscription de la garantie jeunes dans le texte. "Cela peut encore évoluer", a t-il jugé.