Sept nouvelles régions ont élu leur premier président

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avec AFP , modifié à
Les nouveaux présidents auront des pouvoirs économiques étendus et une plus grande visibilité politique. Leur première tâche consistera à trouver un nom à leur territoire. 

Les premiers présidents des sept nouvelles grandes régions françaisesdoivent être élus lundi par les conseils régionaux, après l'entrée en vigueur le 1er janvier du nouveau découpage de la France en 13 régions métropolitaines.

Des élections sans suspense. Première étape après les régionales de décembre, l'élection des patrons de régions marque la naissance de ces nouvelles collectivités nées de la fusion des anciennes régions. Trois présidents de gauche, trois de droite et un centriste devraient être portés sans difficulté à la tête des nouveaux exécutifs. L'élection à la tête des exécutifs régionaux est sans suspense, les listes qui l'ont emporté aux régionales étant assurées de disposer de la majorité dans les assemblées et leur chef de file d'en prendre les commandes. Le vote doit avoir lieu en fin de matinée dans quatre régions, en Alsace, Aquitaine, Midi-Languedoc, Normandie, et l'après-midi dans le Nord, en Bourgogne et Rhône-Alpes. 

Hervé Morin élu en Normandie. Le député de l'Eure Hervé Morin (UDI) a été élu à Rouen président de la nouvelle grande région Normandie, réunissant les anciennes Haute et Basse Normandies. L'ancien ministre de la Défense, qui était le seul candidat, a été élu par 56 voix contre 41 votes blancs et nuls et 5 abstentions. Il y a eu 97 votants sur 102 conseillers inscrits. A la tête d'une liste de droite (LR-UDI-Modem-CNPT), Hervé Morin avait été élu de justesse avec 36,4% des suffrages face à la liste de gauche menée par Nicolas Mayer-Rossignol (PS), président sortant de la Haute Normandie (36,08%), soit seulement 4.708 voix d'avance. La liste du Front National, conduite par Nicolas Bay, secrétaire général du parti de Marine Le Pen, avait obtenu 27,5% des voix.

Philippe Richert à la tête de l'Alsace Champagne Ardenne Lorraine. Le président sortant de la région Alsace, Philippe Richert (LR), a été élu président de la "grande région" Alsace Champagne-Ardenne Lorraine, par 102 voix, contre 46 à Florian Philippot (FN), les 19 élus de gauche n'ayant présenté aucun candidat. Philippe Richert - dont la liste l'avait largement emporté le 13 décembre avec 45,37% des voix contre 37,39% à celle conduite par Florian Philippot - n'a pas fait le plein des 104 voix issues de son camp: une élue était absente, et un ou une autre a voté blanc. Florian Philippot a en revanche fait le plein des 46 voix des élus de sa liste. Quant aux 19 élus sur la liste de Jean-Pierre Masseret - qui avait recueilli 17,24% et s'était maintenu au second tour malgré les consignes nationales du PS -, ils ont voté blanc.

Carole Delga présidente du Midi/Languedoc. La socialiste Carole Delga, victorieuse des régionales de décembre à la tête de la liste de gauche commune PS-PRG-EELV, a été comme prévu élue à la tête de la nouvelle région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées. L'ancienne secrétaire d'Etat au Commerce et à l'Artisanat, a recueilli 89 voix, sur un total de 158 conseillers régionaux, lors de la session d'ouverture de la nouvelle assemblée, à Toulouse. 29 élus ont voté blancs ou nuls. La gauche unie réunit 93 sièges dans la nouvelle assemblée, devant 40 pour le FN, première force d'opposition, et 25 pour la droite.

Alain Rousset nouveau patron du Sud-Ouest. Le président sortant de la région Aquitaine, le socialiste Alain Rousset, a lui été élu dès le premier tour à la tête de la nouvelle région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.Alain Rousset (PS-PRG-EELV), qui avait emporté haut la main les élections régionales (44,3% contre 34% à son adversaire de droite Virginie Calmels), a recueilli la majorité absolue dès le premier tour, lors de l'élection qui s'est déroulée au Conseil régional d'Aquitaine à Bordeaux, nouveau siège de la grande région. Avec 108 voix, Alain Rousset a fait le plein des voix de sa majorité, plus un suffrage. Son seul concurrent à la présidence, le candidat FN Jacques Colombier, a également fait le plein des voix de son camp (29 sièges).

Xavier Bertrand élu en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. De son côté, Xavier Bertrand (Les Républicains) a été officiellement élu président de la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, à l'issue d'un vote où il était le seul candidat et auquel les élus Front national ont refusé de participer, a annoncé le président de séance. Xavier Bertrand, 50 ans, qui avait remporté l'élection régionale le 13 décembre avec 57,77% des voix, contre 42,23% à la présidente du Front national Marine Le Pen, après le retrait de la liste PS, a récolté 116 voix sur 170 inscrits et 116 votants et suffrages exprimés.

Laurent Wauquiez à la tête de l'Auvergne-Rhône-Alpes. Le numéro deux des Républicains, le député-maire du Puy-en-Velay Laurent Wauquiez, a été élu sans surprise lundi au premier tour président de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes, en faisant le plein des voix de son camp. Laurent Wauquiez, 40 ans, a été élu avec 113 voix sur les 204 sièges que compte la nouvelle assemblée.  Il a largement devancé le socialiste Jean-François Debat (42 voix), maire de Bourg-en-Bresse et porte-parole de l'ex-candidat et président sortant de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne qui a choisi de ne pas se présenter.

Marie-Guite Dufay élue en Bourgogne-Franche-Comté.  La discrète socialiste Marie-Guite Dufay a été élue lundi à Dijon présidente de la nouvelle région Bourgogne-Franche-Comté au second tour de scrutin avec 51 suffrages, soit le plein des voix de gauche. Au premier tour, deux lui avaient manqué : celles des élus PRG qui ambitionnaient de créer un groupe dans l'assemblée. Après un moment de flottement et un recomptage des voix, les conseillers régionaux ont été appelés à voter une seconde fois.

Nouveaux noms et visibilité. A la tête de régions désormais aux dimensions de leurs homologues européennes, les nouveaux présidents bénéficieront de pouvoir étendus, notamment dans le domaine économique, mais aussi d'une meilleure visibilité sur la scène politique. Adopté en décembre 2014 par le Parlement, le nouveau découpage régional n'a vu le jour que le 1er janvier 2016, avec la naissance officielle de 13 grandes régions. L'une des premières tâches des présidents élus lundi sera de trouver un nom pour leurs nouveaux fiefs. Chaque conseil régional doit en effet adopter avant fin juillet une résolution, qui sera soumise au gouvernement, sur leur nom définitif et l'emplacement des nouveaux hôtels de régions. 

Quelques présidents déjà élus. Le 18 décembre, trois des principaux vainqueurs des régionales de décembre, Valérie Pécresse (LR) en IDF, Christian Estrosi en Paca et Jean-Yves Le Drian en Bretagne, ont déjà été élus à la tête de leurs régions. Le nationaliste Gilles Simeoni avait accédé la veille à la tête du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse et un indépendantiste, Jean-Guy Talamoni, à la présidence de l'Assemblée de l'île.