Sénatoriales : que peut espérer le Front national ?

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AMBITION - Le parti de Marine Le Pen espère obtenir un voire deux sénateurs. Ce serait une première pour le Front national.

L’INFO. "Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, nous avons l’occasion de faire entrer des élus patriotes au Sénat". Marine Le Pen rêve à voix haute. Dimanche ont lieu les élections sénatoriales pour renouveler la moitié des membres de la Haute assemblée. Et si on sait déjà (ou presque) que la droite devrait redevenir majoritaire, un autre enjeu existe : l’entrée d’un sénateur du Front national au Sénat, qui consoliderait encore un peu l’ancrage politique du parti d’extrême-droite.

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Au lendemain de municipales et européennes (très) favorables, le FN va présenter des listes dans l'ensemble des cinquante-neuf départements métropolitains où l'on votera dimanche. Mais deux secteurs sont particulièrement ciblés par l’état major du parti : le Var et les Bouches-du-Rhône.

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Et si le plus jeune sénateur de l’histoire était frontiste ? Dans le premier département, c’est David Rachline (photo), élu à la mairie de Fréjus en mars dernier, la plus importante des municipalités frontistes, qui porte les espoirs de Marine Le Pen. Le jeune édile - à 27 ans il serait le plus jeune sénateur de l’histoire - mène une campagne tous azimuts auprès des élus, "qu'ils soient dans la majorité comme de l'opposition", déclare Frédéric Boccaletti, secrétaire départemental du FN. Mais il va devoir convaincre au-delà des 200 grands électeurs qui lui sont d’ores et déjà acquis. Pour décrocher le siège, il lui en faudra 380. Pas simple. Face à lui, il trouvera le sénateur-maire sortant, Hubert Falco (UMP). La gauche, elle, part divisée avec une liste PS et une écologiste. "Ça va être compliqué de garder le siège, les élus vont devoir choisir entre le FN en embuscade, la gauche divisée et la droite qui radicalise son discours", craint un responsable PS.

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"Ce siège est à portée de main". Si David Rachline fait rêver Marine Le Pen, c’est pourtant plutôt du côté de Stéphane Ravier que les espoirs sont les plus grands. Le maire du 7e secteur de Marseille estime même dans Le Monde que "ce siège est à portée de main". En décrochant 20 conseillers municipaux dans la cité phocéenne, Stéphane Ravier a également engrangé 220 voix de grands électeurs. "Avec la centaine d’élus que nous avons obtenus dans les autres villes du département, nous sommes au-dessus des 300 votes. Pour obtenir un des huit sièges, il en faudra environ 400. Avec ce que je ressens sur le terrain, j’y crois", a-t-il calculé.

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Si le FN y croit, c’est parce que les élus locaux ont des raisons d’être en colère, entre la réforme territoriale qui a du mal à passer et les baisses des subventions de l’Etat qui les étrangle financièrement. Un ras-le-bol sur lequel comptent surfer les candidats frontistes. Sans oublier l'instauration de la métropole Aix-Marseille, qui doit être mise en place en 2016 mais provoque l'ire d'une centaine de maires. Stéphane Ravier le sait et en joue. Suffisant pour grappiller les quelques voix manquantes ? Réponse dimanche prochain.

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