Ségolène Royal dévoile son programme

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Administrator User , modifié à
Ségolène Royal a dévoilé les 100 propositions de son "pacte présidentiel" au Palais des Congrès de Villepinte. Education, logement, salaires, mais aussi délinquance des mineurs et jurys citoyens : la candidate socialiste a détaillé son programme présidentiel, devant 8 000 militants. Elle a annoncé une allocation d'autonomie pour les jeunes, en fonction de leurs ressources pour se lancer dans la vie professionnelle. Concernant les salaires, elle a proposé une hausse du Smic à 1 500 euros.

Ségolène Royal a dévoilé les 100 propositions de son "pacte républicain" au Palais des Congrès de Villepinte. Dans son discours, la candidate socialiste a aussi promis d'instaurer le mandat unique, de réformer le Sénat et de supprimer l'article 49.3 qui permet de faire adopter une loi sans vote à l'Assemblée nationale. Par ailleurs, dans un document intitulé "Le pacte présidentiel", la candidate socialiste reprend de nombreux objectifs du projet du PS pour 2007 auxquels elle ajoute des "remontées" des débats participatifs. L'encadrement "si besoin" militaire des jeunes délinquants, les jurys de citoyens ou la révision de la carte scolaire "pour lutter contre les ghettos" font notamment leur réapparition dans le texte d'une vingtaine de pages. Ségolène Royal y prône également la hausse du Smic à 1 500 euros "le plus tôt possible dans la législature" et l'augmentation immédiate des "petites retraites" de 5%. A 70 jours du premier tour, elle promet d'être la présidente de la "confiance retrouvée", "du pouvoir d'achat garanti", du "travail pour tous" et de "l'excellence environnementale". "Aujourd'hui, je vous propose le pacte présidentiel: cent propositions pour que la France retrouve une ambition partagée, la fierté et la fraternité", déclare Ségolène Royal en préambule du document. "Vous ne supportez plus que l'on rédige dans l'ombre des programmes aussi vite oubliés qu'ils sont écrits. Les promesses doivent être tenues, elles doivent être crédibles", souligne la présidente de Poitou-Charentes après sa campagne participative qui avait suscité l'interrogation au PS et déclenché les attaques de la droite, qui l'accuse de légèreté voire de vacuité. Le document s'organise en grands chapitres divisés en "remontées des débats", "enjeux" et "propositions". Pour lutter contre la "vie chère", la première femme à avoir une chance réelle d'accéder à l'Elysée veut créer de nouveaux indices des prix et organiser une conférence annuelle sur "les salaires, les revenus et la croissance", dont la première serait organisée en juin prochain. Elle renvoie aux partenaires sociaux la négociation sur l'évolution des 35 heures, la mesure-phare de la gauche plurielle avec laquelle elle a régulièrement pris ses distances ces derniers mois. Ségolène Royal se prononce également pour une réglementation d'Etat des tarifs bancaires et des sanctions contre les organismes de crédit à la consommation qui octroieraient des prêts "à des personnes non solvables". Pour assurer "la réussite éducative", l'ancienne ministre déléguée à l'Enseignement scolaire se prononce pour une révision de la carte scolaire afin de "supprimer les ghettos scolaires, assurer la mixité sociale et constituer des réseaux d'éducation prioritaire". Elle souhaite investir "massivement" dans l'éducation et la recherche et créer un service public de la petite enfance pour scolariser tous les enfants dès trois ans - deux mesures du projet socialiste. Elle ajoute cependant sa propre touche : il faut "renforcer la présence adulte dans les établissements scolaires y compris, lorsque ce sera nécessaire par la présence d'un deuxième adulte dans les classes" d'une part et créer d'autre part des "emplois-parents" et généraliser les "écoles des parents et des consultations de médiations familiales pour les aider à conforter leur autorité". Pour "extraire les mineurs de la délinquance", Ségolène Royal prône le développement de "centres éducatifs renforcés si besoin avec encadrement militaire ainsi que la suppression des peines de prison pour les mineurs "en dehors des cas d'atteintes graves aux personnes". Elle propose aux jeunes une "carte santé" permettant une consultation médicale gratuite par semestre pour les 16-25 ans et la création d'une "allocation autonomie" sous condition de ressource "avec un contrat pour faciliter les études et l'entrée dans la vie active". De son côté Nicolas Sarkozy s'est posé aujourd'hui en rassembleur, rejetant les étiquettes et proposant un "pacte républicain" à "tous les Français", au moment même où sa rivale Ségolène Royal présentait son "pacte présidentiel". Le candidat UMP à l'élection présidentielle a prononcé à La Mutualité un discours qualifié "d'ouverture", devant environ 4 000 responsables de ses comités de soutien locaux.