Sébastien Lecornu était l'invité d'Europe 1, jeudi matin. 1:30
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Invité d'Europe 1 jeudi matin, le ministre a "déploré" les 361 faits d'agressions de maires recensés en 2018 et annoncé une série de mesures. 
INTERVIEW

"La situation dans laquelle se trouvent les 600.000 élus locaux de ce pays et notamment les 35.000 maires de France me préoccupe beaucoup", a assuré le ministre chargé des Collectivités, jeudi matin sur Europe 1. "On a parfois laissé tomber les élus dans le passé plus ou moins récent", a reconnu Sébastien Lecornu au micro de Sonia Mabrouk, avant d'annoncer une série de mesures d'accompagnement. 

"L'Etat français va prendre en charge l'accompagnement psychologique"

En 2018, on déplore "361 faits" d'agressions de maires, dont "60% sont des injures ou des menaces, verbales ou sur les réseaux sociaux", constate d'abord le ministre. "Dans 40% des cas, et c'est encore plus préoccupant, nous sommes sur des agressions physiques. Ce sont souvent des maires qui ne sont pas dans leur bureau mais qui sont sur le terrain et qui vont au contact d'une situation : une rue qu'il faut fermer, un terrain qui va être envahi par des gens du voyage.... C'est à ce moment là que l'irréparable se produit. On va prendre un certain nombre de mesures très concrètes."

"Il faut permettre aux maires d'aller moins au contact. Il faut leur permettre de toucher au portefeuille d'un certain nombre de contrevenants", poursuit Sébastien Lecornu. "Ça s'appelle les amendes administratives : ce sont des outils en général dévolus au préfet, nous allons les faire descendre aux maires."

Les propos de Jean Leonetti, "inacceptables"

Soulignant que la réponse pénale est "quasiment systématique" pour les auteurs des agressions, le ministre évoque également des mesures postérieures aux faits : "Aujourd'hui un maire victime d'une agression va devoir payer de ses propres deniers l'accompagnement juridique : on va le prendre en charge. (...) Et pour la première fois, l'Etat français va aussi prendre en charge l'accompagnement psychologique."

Quant aux propos du président par interim des Républicains, Jean Leonetti, qui a dénoncé mercredi le "silence méprisant du pouvoir" face aux agressions d'élus locaux, Sébastien Lecornu balaye : "Ces agressions, qui les commet ? Souvent des gens qui sont en prise avec des problèmes d'alcool, de drogue. C'est la faute du gouvernement ça ? (...) Laisser à penser que c'est le gouvernement, que c'est l'État français qui serait responsable des violences qui sont commises contre les maires, c'est inacceptable."