SeaFrance : les dessous de la décision

Le gouvernement ne voulait pas du projet de Scop, Nicolas Sarkozy en a décidé autrement.
Le gouvernement ne voulait pas du projet de Scop, Nicolas Sarkozy en a décidé autrement. © REUTERS
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avec Thierry Guerrier , modifié à
ZOOM - Le gouvernement ne voulait pas du projet de Scop, Nicolas Sarkozy en a décidé autrement.

Le week-end dernier, tous les ministres étaient formels : pas question de financer le projet de coopérative ouvrière, mis au point par les salariés de SeaFrance pour sauver leur entreprise. Mais lundi en milieu de journée, le ministre des Transports, Thierry Mariani, avalait son chapeau et annonçait le soutien du gouvernement à l'initiative. La volte-face vient en fait du président de la République lui-même, selon les informations du Buzz politique d'Europe 1. Retour sur ce revirement inattendu.

En coulisses, tout a basculé pendant la réunion de crise organisée à l'Elysée. Les ministres présents - François Baroin, le ministre des Finances, Eric Bessoin, pour l'Industrie, NKM et Thierry Mariani, pour les Transports - étaient persuadés d'être là pour trouver une alternative au projet de Scop.

Impossible de laisser tomber SeaFrance avant la présidentielle

Chacun expose donc au président de la République ses arguments pour refuser de voir l'Etat participer au financement du projet de coopérative. Mais la réponse de Nicolas Sarkozy n'est pas celle attendue. Le chef de l'Etat leur laisse entendre que même si le projet n'est pas viable, il faut le soutenir. "Avec 830 salariés sur le carreau, nous serions jugés responsables. Politiquement, ça va nous retomber dessus", craint le président, selon l'un des participants à la réunion.

"C'est l'illumination du 1er janvier", lâche un autre participant. Après les promesses des voeux, Nicolas Sarkozy ne veut pas donner le sentiment que l'Etat lâche les entreprises en difficultés.

Un "calcul vicieux et futé"

Pour un autre, "le calcul est vicieux et futé". "On met les syndicats et les ouvriers de SeaFrance devant leurs responsabilités. S'ils veulent de la coopérative, ils devront mettre leurs primes de licenciement dans le projet", décrypte-t-il.