Sarkozy veut un débat sur la BCE

Nicolas Sarkozy a demandé dimanche à la Concorde un soutien accru de la BCE à la croissance européenne.
Nicolas Sarkozy a demandé dimanche à la Concorde un soutien accru de la BCE à la croissance européenne. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
Le président-candidat veut un soutien accru de la banque à la croissance européenne.

Nicolas Sarkozy a galvanisé ses troupes dimanche sur la place de la Concorde. Devant une marée de drapeaux tricolores,le président-candidat a prononcé un discours d'une quarantaine de minutes, largement dédiée à cette "majorité silencieuse" sur laquelle il compte pour se faire réélire. Il a également annoncé qu'il demanderait, s'il est réélu, un soutien accru de la Banque centrale européenne à la croissance, en berne en Europe après plusieurs crises.

Nicolas Sarkozy a d'abord rappelé quelques propositions déjà formulées depuis le début de sa campagne : la possibilité de sortir de l'espace Schengen et la sécurisation des frontières de l'Europe, ou encore la mise en place d'un Buy european act pour permettre aux entreprises européennes de bénéficier des marchés publics.

"Nous allons faire avancer l'Europe"

Le président-candidat a ensuite déclaré qu'il voulait que la Banque centrale européenne puisse jouer un rôle accru pour soutenir la croissance. "Sur le rôle de la Banque centrale dans le soutien à la croissance, nous allons aussi ouvrir le débat et nous allons faire avancer l'Europe", a-t-il dit. C'est une question que nous ne pourrons pas éluder. Car si l'Europe ne veut pas perdre pied dans l'économie mondiale, elle doit absolument renouer avec la croissance", a-t-il ajouté.

Nicolas Sarkozy cherche ainsi à contrer l'intention de François Hollande de renégocier, s'il était élu, le traité de discipline budgétaire signé début mars par 25 Etats européens, en vue d'y ajouter un volet sur la croissance.

Regardez le discours de Nicolas Sarkozy :

"Je veux qu'on récompense l'effort et le travail"

Nicolas Sarkozy a également annoncé son intention de généraliser à toute la France le système de la "faillite civile" en vigueur en Alsace, qui permet d'effacer les dettes des familles surendettées et de leur donner "une deuxième chance". "Dans ce nouveau modèle français tout le monde aura le droit à une deuxième chance. Aucun échec ne doit être définitif. Je veux qu'on récompense l'effort et le travail", a-t-il lancé. Cette disposition existe en réalité déjà au plan national, sous la forme de la procédure de rétablissement personnel (PRP), introduite par la loi Borloo du 1er août 2003.

Le président sortant a dit souhaiter un "nouveau modèle économique français". "Entre le nationalisme et le laissez-faire, je vous propose pour la Nation la voie raisonnable de l'unité et de l'ouverture au monde (...). Ce que je vous propose c'est de réunir les conditions pour que la France organise les 'Trente glorieuses' du XXIe siècle", a dit Nicolas Sarkozy. "Ce qui est en jeu, c'est la survie d'une forme de civilisation, la nôtre (...). Nous n'avons pas le droit ici, place de la Concorde, de laisser dilapider l'héritage de la France éternelle. Nous ne voulons pas de la facilité, du renoncement, de la mollesse", a-t-il ajouté.

"Peuple de France, entends mon appel"

Le président-candidat a exhorté enfin ses partisans à ne pas "avoir peur". "Ils ne gagneront pas si vous décidez que vous voulez gagner", a-t-il dit en allusion à la gauche et son rival socialiste, François Hollande. "Prenez votre destin en main, dressez-vous, prenez la parole, dites ce que vous avez sur le coeur, dites ce que vous voulez pour votre pays, dites le haut, dites le fort, dites le maintenant. Peuple de France, n'ayez pas peur", a-t-il lancé, alors que la foule scandait "Sarko président !". "Peuple de France, entends mon appel. Françaises, Français, aidez-moi, aidez-moi, aidez la France", a conclu Nicolas Sarkozy.