Sarkozy, un ex-président très présent

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Fabienne Cosnay , modifié à
ARCHIVES - Depuis sa défaite, l'ancien chef de l'Etat n'a, en réalité, pas abandonné la politique.

Ce qu'il déclarait, le 6 mai 2012. Au soir de sa défaite contre François Hollande, Nicolas Sarkozy laissait entendre qu'il allait prendre du recul par rapport à la vie politique française. "Après trente-cinq ans de mandats politiques, après dix ans - ça fait dix ans que, chaque seconde, je vis pour les responsabilités gouvernementales au plus haut niveau –, après cinq ans à la tête de l’État, mon engagement dans la vie de mon pays sera désormais différent", déclarait le président sortant, devant des militants défaits. Différent, certes mais toujours présent, Nicolas Sarkozy n'a jamais disparu de la politique. Son silence médiatique n'aura duré que trois mois.

Entretenir l'image de l'homme providentiel. De prime abord, les choses semblent claires et arrêtées : "La politique, c'est fini", assure l'ancien président, dans des propos rapportés par Valeurs actuelles. Sauf si…  un jour se présente la situation d'un "pays tenaillé entre la poussée de l'extrémisme de gauche et celui de droite", avec "aucune solution de recours à droite ni à gauche". Dans ce cas, "je serai obligé d'y aller, pas par envie, mais par devoir", affirme Nicolas Sarkozy. Tiens, tiens. Les propos rappellent ceux de sa femme, Carla Bruni Sarkozy dans une interview à Atlantico, le 12 février. "Hollande, c’est pas terrible", confiait-t-elle. "Et on va en prendre pour dix ans ! Parce que dans cinq ans, c’est Marine Le Pen qui sera face à lui au second tour et bien entendu, il gagnera". Sauf si Nicolas Sarkozy décidait de revenir dans la course. "Oui, c’est vrai, Nicolas pourrait éviter à la France ce duel affreux", déclarait alors l'ancienne Première dame.

Ses leçons de diplomatie à Hollande. Son silence médiatique n'aura duré que trois mois. Le 8 août, l'ancien chef de l'Etat sortait de son silence via un communiqué avec le président du Conseil national syrien pour demander une action rapide de la communauté internationale en Syrie. L'occasion pour Nadine Morano, soutien indéfectible de Nicolas Sarkozy de souligner sur son compte Twitter que l'ancien président était "toujours actif" pendant que François Hollande se la coulait douce en vacances. Dans sa deuxième prise de parole publique, via des propos rapportés par Valeurs actuelles, Nicolas Sarkozy critique encore la politique étrangère menée par son prédécesseur. L'objet de son courroux cette fois ? L'intervention française au Mali. "Que fait-on là-bas ?", "sinon soutenir des putschistes et tenter de contrôler un territoire trois fois grand comme la France avec 4.000 hommes". "La règle, c'est qu'on ne va jamais dans un pays qui n'a pas de gouvernement", s'emporte Nicolas Sarkozy.

Son ultimatum (raté) à Fillon et Copé. Le 26 novembre, en plein psychodrame de l'UMP, Nicolas Sarkozy endossait à contre cœur le rôle de casque bleu pour sauver la famille UMP. Un échec puisque ni François Fillon ni Jean-François Copé n'avaient respecté l'ultimatum fixé par l'ancien président.