Sarkozy : sa stratégie anti-Fillon

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Fabienne Cosnay et Caroline Roux , modifié à
L'ancien président a peu apprécié la rupture affichée par son Premier ministre dans le JDD.

La guerre est déclarée. Le "collaborateur" de Nicolas Sarkozy s'est définitivement affranchi et le fait savoir haut et fort. Dans une interview au JDD dimanche, François Fillon rompt publiquement avec Nicolas Sarkozy et règle ses comptes avec lui. "Pendant cinq ans, j'ai été loyal envers Nicolas. J'ai retenu mes critiques et mes remarques. Peut-être trop d'ailleurs. Ensuite, il y a la défaite. J'ai continué à aller le voir. "Pendant un an à chacune de nos rencontres, Nicolas me disait : 't'es le meilleur'. Et puis, à peine sorti, il recevait mes amis pour me critiquer. A un moment, on en a marre", lâche l'ancien Premier ministre, qui déclare être "de facto en compétition" avec l'ancien président. 

Jouer l'indifférence. Comment cette déclaration de guerre a t-elle été vécue dans le camp Sarkozy ? Rue de Miromesnil, dans les bureaux de l'ancien président, on banalise les critiques de François Fillon, faisant mine d'afficher une certaine indifférence. La preuve avec cette scène rapportée par un fidèle de l'ancien président. "S'il y a quelque chose, on s’appelle", lance Nicolas Sarkozy à Brice Hortefeux au téléphone, samedi soir. Dimanche soir, son ami de trente ans n'avait toujours pas reçu de coup de fil de l'ancien président. Signe que les attaques de François Fillon sont un non-évènement. 

 

Fillon, un "diviseur irresponsable"." Au-delà de la posture d'indifférence, les mots sont secs", relate l'éditorialiste politique d'Europe 1 Caroline Roux. Objectif : décrédibiliser celui qui ose défier Nicolas Sarkozy. "Fillon se disqualifie, il fait passer des maladresses pour de la stratégie, il est passé du pacificateur sérieux au diviseur irresponsable", persifle un ami de l'ancien président.