Sarkozy parle de "chienlit", un "mot dangereux" selon Valls

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avec AFP , modifié à
Incidents chez Air France, grève des médecins, policiers agressés : l'ancien chef de l'Etat s'est indigné d'un "délitement de l'Etat" devant les députés Les Républicains.

Il y a "une situation de chienlit" en France, s'est indigné Nicolas Sarkozy, mardi matin, devant les députés de son parti. L'ancien chef de l'Etat faisait référence aux incidents chez Air France, mais aussi à la grève des médecins et à la fusillade au cours de laquelle un policier a été grièvement blessé en Seine-Saint-Denis, lundi. "Plus rien n'est respecté, rien ne semble plus respectable", a estimé le patron des Républicains, déplorant "le délitement de l'Etat".

"Nous ne sommes pas en 1793. Nous ne pouvons pas accepter que deux dirigeants soient au bord de se faire lyncher par des hommes en tenue de syndicaliste, avec des syndicats qui ont pignon sur rue et qui ont tous appelé à voter pour François Hollande en 2012", s'est emporté Nicolas Sarkozy à propos de l'agression de dirigeants d'Air France, en plein conflit social.

 

Un "mot dangereux" pour Valls. La "chienlit", un terme qui a agacé Manuel Valls. Lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, mardi après-midi, le Premier ministre a reproché à Nicolas Sarkozy l'emploi de ce mot. "La remise en cause permanente des corps intermédiaires, des syndicats, de l'indépendance de la justice, de ce qui fonde même la démocratie, ce mot chienlit, l'expression qui a été aussi la vôtre, comme celle de Nicolas Sarkozy, sont des mots dangereux", a déclaré le Premier ministre en réponse à une interpellation d'Alain Chrétien, député Les Républicains.

"Je crois que de plus en plus, il y a un débat dans le pays. Alors, affrontons ce débat, qui est sur une certaine conception de la démocratie, une certaine vision de la France", a enchaîné Manuel Valls. Le Premier ministre avait appelé auparavant "à la responsabilité de chacun", et tout d'"abord des pilotes", dans le conflit à Air France, soulignant qu'il fallait faire "attention à la confusion". "Je ne sache pas que le SNPL", le syndicat des pilotes, "ait appelé à voter en 2012 pour François Hollande", a-t-il poursuivi, répondant là encore aux propos de Nicolas Sarkozy.

Petite histoire de la "chienlit". La "chienlit", c'est le terme utilisé par le général de Gaulle lors des troubles de Mai-68. "La réforme, oui ; la chienlit, non", aurait-il déclaré selon des propos rapportés à la presse par son Premier ministre d'alors, Georges Pompidou. La preuve que chez Les Républicains, Nadine Morano n'est pas seule à s'inspirer des citations du général de Gaulle...

>> Quand Pompidou évoquait "la chienlit" pour qualifier les manifestations de Mai-68 :