Sarkozy : l'exécutif fait comme si de rien n’était

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David Doukhan et Louis Hausalter
RETOUR ? QUEL RETOUR ? - Non, François Hollande et Manuel Valls n'ont pas regardé l'interview de l'ancien président, assurent leurs entourages respectifs.

Non, François Hollande n'était pas devant sa télévision dimanche soir à 20 heures. A cette heure-là, le chef de l'Etat se promenait dans les allées de l'Elysée et devisait avec les derniers visiteurs qui profitaient des Journées du patrimoine pour découvrir les ors du Palais, a pris soin de faire savoir la présidence de la République.

Officiellement, donc, le chef de l'Etat n'a pas regardé l'interview de Nicolas Sarkozy. A l'Elysée, on ne veut en effet surtout pas laisser entrevoir l'image d'un président scotché devant sa télévision, en train d'écouter son prédécesseur lui asséner coup sur coup. L'anaphore de "moi président" ? "Une longue litanie de mensonges", a lancé Nicolas Sarkozy. Le bilan économique ? "Depuis qu'il est au pouvoir, il y a un demi-million de chômeurs en plus". La relation franco-allemande ? "J'ai un peu honte", a encore lâché l'ex-président.

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No comment. Autant de passages cinglants que l'Elysée se refuse à commenter. "Nous ne voulons pas réagir sur le sujet", balaie un conseiller du chef de l'Etat, qui rappelle la séquence internationale qui s'ouvre, avec l'Assemblée générale des Nations unies : "on part ce soir à New York, à l'ONU. Chaque seconde est précieuse."

C'est en effet la stratégie mise au point par l'exécutif : se concentrer sur les dossiers internationaux pour ne pas se placer sur le même terrain que Nicolas Sarkozy. Jeudi, lors de sa conférence de presse, François Hollande s'était déjà refusé à "commenter les éventuelles déclarations de candidature à la présidence d'un parti".

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"Nicolas Sarkozy n'a pas changé". En fait, à l'Elysée, on sait que le retour de Sarkozy repose beaucoup sur son côté événement médiatique, et on se refuse donc à y participer. Il faut insister pour arracher à l'un des proches du président ce commentaire sur l'intervention de l'ancien chef de l'Etat : "Nicolas Sarkozy n'a pas changé. Après quelques minutes de contrôle, il est revenu agressif, tel qu'en lui-même".

Du côté de Matignon, les équipes de Manuel Valls ont adopté la même stratégie que celles de François Hollande. Dimanche soir, le Premier ministre dînait avec l'ambassadeur de France en Allemagne, ont-elles assuré, et n'a donc, lui non plus, pas regardé l'interview.

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