Sarkozy-Juppé : les Républicains s'offrent une première passe d'armes

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Nicolas Sarkozy et Alain Juppé à Paris, le 30 mai 2015. © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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PETITES PHRASES - Nicolas Sarkozy a mis en garde son rival, qui estime avoir le soutien de l'opinion publique.

Le congrès de l'UMP - ou plutôt des Républicains - qui s'est tenu samedi à Paris devait mettre en scène l'unité du parti. Mais le premier couac n'a pas tardé à survenir. Dès dimanche, Alain Juppé a pointé le "vocabulaire excessif" de "certains discours" lors de ce rassemblement, visant implicitement Nicolas Sarkozy. Il s'est également targué d'avoir l'opinion derrière lui, contrairement à son rival. Des propos auxquels l'ancien chef de l'Etat a répondu par une pique le soir même.

"Nicolas Sarkozy a le parti, j'ai l'opinion". "Un certain vocabulaire qui fait un peu trop monter la pression, qui attaque les personnes, ce n'est pas mon genre de beauté", a déclaré Alain Juppé dimanche au Grand Rendez-vous Europe 1/Le Monde/iTELE, à propos du discours de Nicolas Sarkozy. Le président des Républicains avait notamment fustigé, devant les militants, la "terrifiante médiocrité" de François Hollande.

"Nicolas Sarkozy a le parti, j'ai l'opinion", a également assuré Alain Juppé, pour qui "il arrive que des petites PME performantes soient plus efficaces que des grosses entreprises du CAC 40".


Une allusion à la présidentielle de 1995. Une petite phrase à laquelle Nicolas Sarkozy a répondu dimanche soir, au 20 heures de France 2, par une pique en bonne et due forme. "Ce n’est pas moi qui vais en vouloir à Alain Juppé de dire cela, puisqu’il m’était arrivé de dire la même chose lorsque je soutenais Edouard Balladur contre Jacques Chirac, avec le résultat que vous connaissez", a-t-il remarqué.

Lors de la campagne présidentielle de 1995, Nicolas Sarkozy avait soutenu Edouard Balladur, longtemps favori des sondages, tandis qu'Alain Juppé comptait déjà parmi les plus proches de Jacques Chirac. En clair, Nicolas Sarkozy sous-entend qu'Alain Juppé pourrait être le "Balladur" de 2017, et perdre la course à l'Elysée malgré sa forte cote de popularité.

Les huées contre Juppé ? "Quelques huées", selon Sarkozy. Soucieux de "l'unité" de sa "famille", comme il l'a martelé sur France 2, Nicolas Sarkozy a cependant tenu à saluer en Alain Juppé "un homme de grande qualité qui fait honneur à notre famille politique". Il a toutefois relativisé les huées essuyées par le maire de Bordeaux lorsqu'il a pris la parole au congrès de samedi.  "Je regrette qu'il y ait eu quelques sifflets. Mais quand vous avez 15.000 à 17.000 personnes, vous ne pouvez pas contrôler que chacun puisse se tenir parfaitement hors de ses sensibilités", a fait valoir l'ancien chef de l'Etat.

Juppé "préfère parler d'avenir". Alain Juppé, lui, n'en est pas resté là. Lundi matin, il s'est fendu d'un tweet cinglant : "Va-t-on rejouer le match de 1995... ou de 2012 ? Je préfère parler d'avenir". La campagne pour la primaire est bel et bien lancée.