Sarkozy exhume "l'identité nationale"

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Hélène Favier , modifié à
Le président a dit souhaiter, mardi soir, "un islam de France, pas un islam en France".

"J'ai renoncé à l'identité nationale comme mots parce que cela suscite des malentendus, mais sur le fond je n'y renonce pas", a affirmé, mardi soir le président de la République, interviewé sur TF1, France 2 et Canal+. Promesse du candidat Sarkozy en 2007, le ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale a pourtant disparu, dimanche, lors du remaniement. Seule l'Immigration a été ajoutée au portefeuille de l'Intérieur de Brice Hortefeux.

Le "collapse de notre système d'intégration"

Même s'il reconnaît que "le débat sur l'identité nationale a provoqué des malentendus", "n'a pas été compris", le président entend lutter contre "un système d'intégration en panne", selon lui.

"La France doit continuer à être ouverte, à être généreuse, elle le sera. Mais si on ne maîtrise pas les flux migratoires, on organise le collapse de notre système d'intégration", a insisté le chef de l'Etat.

Revenant sur la loi votée en septembre pour interdire le port du voile intégral dans l'espace public en France, le chef de l'Etat a souligné: "nous ne voulons pas, sur le territoire de la République, de femmes enfermées derrière une prison, fût-elle de textile. C'est les valeurs de la France, un pays laïque". "Chacun peut vivre sa religion, mais nous voulons un islam de France, pas un islam en France", a-t-il martelé.

Le débat sur l'identité, poison du quinquennat

Oubliant ensuite la présence de plusieurs minarets, une vingtaine, sur le sol français, le chef de l'Etat a lancé : "Qu'il y ait des lieux de culte pour les musulmans, c'est tout à fait naturel, il y en a plus de 2.000. Mais en France il y a pas de minaret, il y a pas de muezzin qui fait l'appel à la prière (...). Il a ensuite ajouté : "je dois essayer de concilier (la) nécessité de changer vers l'avenir, et en même temps d'entendre les compatriotes qui me disent on veut rester en France, la France que l'on aime."

Lancé en 2009, le débat sur l'identité nationale avait été enterré, en février 2010, avant les élections régionales, par le ministre de l'Immigration Eric Besson. Ce débat lancé sur internet et à travers des réunions sur tout le territoire avait connu plusieurs couacs et dérapages dénoncés par l'opposition.