Sarkozy et Copé au soutien de Woerth

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
L’Elysée "n’a rien à reprocher" au ministre du Travail, empêtré dans l’affaire Bettencourt.

Après nombre de membres de la majorité, c’est au tour de Nicolas Sarkozy et de Jean-François Copé d’apporter leur soutien à Eric Woerth. Le ministre du Travail est sous le feu des critiques, de la gauche notamment, depuis les révélations sur la situation fiscale de la femme la plus riche de France, Liliane Bettencourt, et de son ami François-Marie Banier.

Dans l'édition du Monde datée de dimanche et lundi, Jean-François Copé dit soutenir "absolument" Eric Woerth. "On utilise contre lui la vieille technique de l'amalgame (...) C'est la victoire de la rumeur, c'est sordide", dénonce le président du groupe UMP à l'Assemblée. "J'ai un peu l'impression d'être l'objet d'une chasse à l'homme", déclare de son côté le ministre du Travail dans le Journal du dimanche.

"Je maintiens ma confiance"

Même soutien du côté de l'Elysée. Nicolas Sarkozy a déclaré samedi qu'il soutenait "totalement et complètement" le ministre du Travail. Le chef de l'Etat est intervenu pour la première fois dans la saga, alimentée chaque jour depuis la mi-juin par la parution d'informations dans la presse, du Canada, où il assiste aux sommets du G8 et du G20.

"Est-ce que je maintiens ma confiance à Eric Woerth? Oui, totalement et complètement", a dit le président lors d'une conférence de presse à Huntsville, dans l'Etat canadien de l'Ontario. "Si vous me reposez la même question demain matin, je ferais la même réponse", a-t-il assuré. "Eric Woerth conduit la réforme des retraites avec beaucoup de professionnalisme et de calme et c'est précieux".

"C'est un excellent ministre"

"Le président de la République n'a strictement rien à reprocher à Eric Woerth. On ne peut rien lui reprocher. C'est un excellent ministre", a déclaré un proche du président de la République. La même source a repris à son compte l’argument sur une tentative de déstabilisation du ministre du Travail, actuellement engagé dans l’épineuse réforme des retraites. " Des gens veulent le fragiliser", a-t-elle ajouté.

Fragilisé par la découverte d'enregistrements clandestins réalisés au domicile de Liliane Bettencourt, l'ex-ministre du Budget, qui récuse tout conflit d'intérêt, s'est défendu vendredi d'avoir donné une instruction "de quelque nature que ce soit" pour éviter un contrôle fiscal à l'héritière de L'Oréal. Dans le même temps, il a révélé avoir autorisé en 2009 un contrôle fiscal de François-Marie Banier. Un redressement a été notifié à l'artiste qui l'a "accepté et réglé", a indiqué samedi son avocat Hervé Témime, affirmant qu'il concernait des dons "à des amis proches".

Liens troubles

L’avocat a ajouté que cette affaire était "sans aucun lien avec des avoirs à l'étranger ou avec la procédure en cours" pour abus de faiblesse engagée par la fille de la milliardaire. Le photographe doit en effet être jugé dans ce dossier à partir de jeudi à Nanterre pour des centaines de millions d'euros de dons que lui a consentis l'héritière de L'Oréal dans les années 1990 à 2000.

Depuis la révélation d'enregistrements piratés de conversations entre Liliane Bettencourt et son entourage, Eric Woerth est visé par des accusations de conflit d'intérêt qu'il conteste. Ces écoutes mettent au jour des opérations pour échapper au fisc, mais aussi des immixtions de l'Elysée dans la procédure judiciaire et des liens troubles entre la milliardaire et le couple Woerth.

Florence Woerth, l’épouse du ministre du Travail, est depuis 2007 l’une des salariés de la société qui gère la fortune de Lilane Bettencourt, en charge de sa fortune colossale. Elle a annoncé qu’elle allait sous peu démissionner. C’est Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, qui avait embauché Florence Woerth. Le même Patrice de Maistre avait reçu en 2008 la Légion d’honneur des mains… d’Eric Woerth.