Sarkozy : "en cas d’échec, vous n’entendrez plus parler de moi"

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avec Ludovic Fau , modifié à
Serein en public, le chef de l’Etat se laisse aller à des confidences moins optimistes en privé.

Si, en public, Nicolas Sarkozy reste serein et confiant sur sa victoire, il se laisse parfois aller ces derniers jours à des confidences douces-amère en privé. 

Ce fut le cas à Cayenne, samedi soir, lors d'un dîner informel dans la résidence du préfet de Guyane. Le président y a, pour la première fois, évoqué l’hypothèse de sa défaite à la présidentielle de 2012. "En cas d'échec, j'arrête la politique. Oui, c'est une certitude et vous n’entendrez plus parler de moi", a assuré le chef de l’Etat. "Si je ne suis pas élu ça s’arrête, et si je suis élu ça s’arrête aussi". Comprendre, s’il fait un deuxième mandat, ce sera le dernier.

Des propos tenus en présence de son entourage et d'une vingtaine de journalistes qui "couvraient" le déplacement du président en Guyane.

"Un recommencement"

Le président a aussi confié : "pour la première fois de ma vie, je suis confronté à la fin de ma carrière". Et pour montrer qu’il peut y avoir une vie après la politique, Nicolas Sarkozy imagine pouvoir "commencer ses semaines le mardi et les finir le jeudi soir ! Ce serait un recommencement". Selon son entourage, le président de la République "préfère encore aller au Carmel car au moins il y a de l’espérance", plutôt que "d’animer des sections UMP".

"Des obligations qui l’empêchent de se déclarer"

Mais si le chef de l’Etat évoque l’hypothèse de sa défaite, il ne se prépare pas moins à la course à la présidentielle. En coulisses, le président révise "sa" séquence : une intervention télévisée le 29 ou le 31 janvier, voire le 2 février. Il y détaillera les deux derniers grands chantiers de son mandat, la TVA sociale - terme qu’il récuse - et les accords compétitivité-emploi à l’allemande pour enterrer les 35 heures. Des réunions d’arbitrage sont prévues cette semaine à l’Elysée.

Pour l’instant, Nicolas Sarkozy a des "obligations" qui l’empêchent de se déclarer, relèvent ses proches, citant la crise en Europe ou en Iran. "S’il se déclare et que ça ne change rien, c’est très mauvais", achève un conseil ministériel.