Sarkozy drague la ruralité

Dans la Creuse, Sarkozy a annoncé une baisse de 210 millions d'euros des charges sur les salariés agricoles
Dans la Creuse, Sarkozy a annoncé une baisse de 210 millions d'euros des charges sur les salariés agricoles © REUTERS
  • Copié
Hélène Favier , modifié à
Alors que son électorat traditionnel le lâche, le président est mardi dans la Creuse.

Même auprès de ses soutiens traditionnels, sa cote de popularité* est en chute libre. Crédité de seulement 32% d’opinions positives, Nicolas Sarkozy se rend, mardi dans la Creuse, pour draguer les acteurs de "la ruralité". Acteurs, qui selon les sondages, ne le suivent plus.

Dans la journée, le chef de l'Etat rencontrera ainsi un couple de buralistes à La Villetelle, avant d'aller à Néoux "où il échangera avec les acteurs de services publics qui se sont adaptés aux défis de la ruralité, à l'école primaire du village", précise un communiqué de l’Elysée.

Et puis après, le président partagera "un moment de convivialité avec des éleveurs et des agriculteurs creusois", toujours à Néoux.

"Se repositionner en politique intérieure"

Nicolas Sarkozy le sait, c’est ainsi "qu’il prend des points, en étant actif", explique à Europe1.fr, Erwan Lestrohan, du département Opinion de l’institut de sondage LH2.

Le président "doit également occuper le terrain face à des prises de paroles fortes, cette semaine, des deux candidats finalistes de la primaire PS, François Hollande et Martine Aubry", analyse encore le sondeur.

D’autant que François Hollande a réalisé de "très bons scores chez l’électorat rural". "Ils sont désormais 41% à penser qu’il est en position d’améliorer la situation", insiste Erwan Lestrohan.

Bref, après une longue séquence internationale, après s’être rendu en Libye, à Berlin, etc., "Nicolas Sarkozy a besoin d’être en France, de se repositionner en politique intérieure", analyse le sondeur.

Les ruraux décrochent

En outre, chez les ruraux, traditionnellement favorables à la droite, "Nicolas Sarkozy enregistre désormais des scores très faibles", précise-t-il. Seulement 31 % d’entre eux assurent encore faire confiance au chef de l'Etat, selon une enquête LH2 pour le Nouvel Observateur rendue publique  mardi.

Selon ce sondage LH2, 64% des personnes interrogées ne font pas confiance au chef de l'Etat, contre 61% le mois dernier. La popularité du président de la République s'érode auprès des soutiens traditionnels de la droite, tels que les personnes les plus âgées (-8 points chez les 50-64 ans ; -2 points chez les 65 ans et plus) et les retraités (-4 points ; 42%).  

*Le sondage LH2 pour le Nouvel Observateur a été réalisé les 7 et 8 octobre auprès d'un échantillon de 953 personnes âgées de 18 ans et plus.