Sarkozy : "discours de vérité" ou "disque rayé"

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REACTIONS - Ses troupes applaudissent, les autres raillent un discours de "candidat".

Lors de son discours sur la crise économique, jeudi à Toulon, le président Nicolas Sarkozy a exposé les grandes lignes de son plan pour tenter de sortir la France du marasme économique. Mais cette intervention n’a pas séduit au-delà de son camp, le reste de la classe politique soulignant une impression de déjà-vu, les eurosceptiques décelant même un chant des cygnes de la souveraineté française.

"Courage", "franchise", "vision" : l’UMP ne tarit pas d’éloges

Nicolas Sarkozy a su "parler aux Français avec la franchise, la vision et le sens des responsabilités d’un homme d’Etat", a réagi François Fillon. Et le Premier ministre de dénoncer les "fausses solutions" et les "renoncements qui caractérisent le discours de l’opposition".

L'UMP de Jean-François Copé, en pleine crise d'identité

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Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a lui aussi souligné un "discours de courage et de vérité", "l'un des plus importants qu'il ait prononcés depuis le début de son quinquennat. Ce discours contraste avec les errances que l'on entend du côté du PS dont la seule préoccupation est de nouer des accords électoraux au mépris des intérêts de la France".

"Nous sommes en réalité en train de changer d'époque. Il va nous falloir imaginer demain un nouveau modèle de croissance. C'est à cela que le président de la République propose que l'on réfléchisse", a-t-il conclu.

A gauche, une impression de déjà-vu

"On attendait un président qui tire les leçons de la crise, on a eu un candidat qui a essayé d'auto-justifier son échec et de reporter la responsabilité sur les autres", a fustigé Martine Aubry. La première secrétaire du Parti socialiste n’y a vu qu’une ode à "une Europe toujours plus libérale et toujours plus technocratique". Et d'estimer : "nous n'avons pas eu un président à la hauteur de la situation".

Nicolas Sarkozy "n'a tiré aucune conséquence de son échec qui est terrible pour les Français, il est temps que ça change", a assuré la socialiste pour qui "ses propositions n'ont jamais été suivies d'effet". "On attendait un président qui tire les leçons de la crise, on a eu un candidat qui a essayé d'auto-justifier son échec et de reporter la responsabilité sur les autres", a-t-elle indiqué.

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"Trois ans après le premier discours de Toulon, Nicolas Sarkozy a ressorti du frigidaire le même discours tout fait sur la moralisation du capitalisme et les ravages de la dérégulation", a taclé Eva Joly. La candidate écologiste regrette "qu'il y a un monde entre les discours d'estrades du président et les réformes qu'il soutient à Bruxelles",

"Plus de discipline budgétaire en échange d'un peu plus de solidarité : ce sera un coup d'épée dans l'eau si nous n'y ajoutons pas l'harmonisation fiscale et l'approfondissement de la démocratie européenne", a conclu l’ancienne magistrate, très attachée à la lutte contre les dérives de la finance.

Les eurosceptiques ont les oreilles qui sifflent

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Première à dégainer, Marine Le Pen a dénoncé sur Europe 1 "le vide sidéral, une succession de poncifs dont en réalité les seules mesures concrètes ont été l'annonce d'une Europe à la schlague (manière brutale de se faire obéir, ndlr), c'est-à-dire l'Europe qui entraîne la perte de notre souveraineté".

Eurosceptique, la présidente du Front national a évidemment accueilli très froidement les propositions sur l’Europe. "Monsieur Sarkozy prend la tête de l'intégration fédéraliste et de l'abandon de toute souveraineté française", a-t-elle dénoncé.

Jean-Luc Mélenchon a, lui aussi, raillé un "discours de pure propagande" qui sonnait comme "un disque rayé". "Tout ce qu'il dénonce, c'est ce qu'il a lui-même organisé" avec le traité de Lisbonne qui a été décidé "contre l'avis du peuple français" après le référendum de 2005, a poursuivi le candidat du Front de gauche.