Nicolas Sarkozy n'est finalement pas venu à Cannes même si la rumeur a couru sur la Croisette tout au long du week-end. Le nouveau président de la République a, en revanche, adressé un message aux festivaliers. "Je suis fier de notre pays qui incarne et défend l'exception culturelle, une exception qui a donné sa vitalité à la création contemporaine", dit Nicolas Sarkozy dans le message lu par la ministre de la Culture, Christine Albanel. "La France doit défendre ce mécanisme formidable de soutien financier, qu'il ne faut surtout pas confondre avec un simple subventionnement", dit le chef de l'Etat, estimant que ce mécanisme fait "du box office un cercle vertueux". Nicolas Sarkozy souligne également sa volonté de protéger les droits d'auteur contre le piratage en particulier. "Je sais aussi que Cannes ne serait pas cette vitrine enviée dans le monde entier si nous ne prenions pas garde à la défense des auteurs et de leurs droits." Le chef de l'Etat salue la "révolution numérique" qui permet de démultiplier les supports permettant de prendre connaissance des oeuvres, mais souligne qu'il y a là une porte ouverte au "piratage de masse". "Je serai donc vigilant dans ce domaine, il faut que chacun prenne sa part dans la lutte pour la protection des droits. Vous pourrez compter sur moi." Nicolas Sarkozy se félicite également de la renommée internationale du Festival de Cannes. "En 60 ans, vous - c'est-à-dire ce Festival que vous incarnez - avez fait naître des légendes", saluant en particulier la volonté du Festival de refuser "le formatage et l'académisme". Multipliant les références à des films remarqués ou distingués à Cannes, le chef de l'Etat a qualifie dans son message le cinéma de "grande famille", d'"une famille universelle qui rapproche les femmes et les hommes du monde entier, une famille qui fait de chacun d'entre nous sur la planète l'intime d'un paysan chinois contraint de quitter son village, d'un enfant qui fait les 400 coups, d'un photographe de mode anglais, d'un taxi new-yorkais ou d'un soldat indigène". Christine Albanel, qui a monté les marches pour assister à la projection officielle du film du 60e Festival de Cannes "Chacun son cinéma", a visiblement apprécié son déplacement cannois."Je ne pouvais rêver meilleure manière d'entrer dans mes fonctions, à la tête du ministère de la Culture et de la Communication."