UMP : Sarkozy consulte, cajole, arbitre

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CASTING - Le nouveau président de l'UMP multiplie les consultations pour construire le nouvel organigramme du mouvement.

Nicolas Sarkozy travaille d'arrache-pied. Depuis son élection à la présidence de l'UMP samedi dernier, il reçoit tous les ténors de son mouvement pour mettre en place une nouvelle organisation. Un exercice éminemment politique puisque l'ancien chef de l'Etat doit tout à la fois contenter ses soutiens et tenir compte de l'aspiration au changement exprimée par les militants. Sans oublier de "traiter" ses adversaires.

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• Le Maire est satisfait

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Avec presque 30% des voix, Bruno Le Maire est devenu incontournable dans la "nouvelle UMP". Nicolas Sarkozy a donc décidé d'en tenir compte en confiant à un proche de l'ancien ministre de l'Agriculture le soin d'organiser la primaire en vue de 2017. "Je vais mettre en place un groupe de parlementaires respecté avec, probablement, un proche de Bruno Le Maire pour l'animer. Je peux dire le nom, ce sera certainement Thierry Solère que je connais bien", a annoncé le président de l'UMP.

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Le député UMP des Hauts-de-Seine a accepté la proposition car selon lui, "le pire moyen pour la droite française, c'est de se déchirer et de reproduire ce que la droite a su faire, il y a déjà bien longtemps, avec Jacques Chirac et Edouard Balladur, c'est-à-dire deux candidats au premier tour de l'élection présidentielle qui se déchirent". Offrir ce poste stratégique à un proche de Bruno Le Maire, c'est aussi gonfler l'importance de ce dernier et, mécaniquement, minorer celle d'Alain Juppé, son principal rival. Coup double.

• Fillon cajolé, mais…

Avec l'indocile maire de Bordeaux, François Fillon est l'autre poil à gratter du moment pour Nicolas Sarkozy. Après l'annonce des résultats, samedi dernier, l'ancien Premier ministre s'était  contenté d'un communiqué lapidaire, au ton presque menaçant : "l’union n’est pas la soumission". Lundi, après l'annonce de la volonté de Nicolas Sarkozy de créer un "comité des anciens ministres", le député de Paris avait fait savoir, via ses proches, qu'il y était opposé. Il l'a réaffirmé de vive voix à Nicolas Sarkozy, mardi.

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Les deux hommes se sont vus pendant un peu moins d'une heure et la conversation fut "apaisée et positive", ont assuré des proches de François Fillon dans Le Figaro de mercredi. "Cela s'est vraiment bien passé, dans une ambiance très positive et très sympathique", ont enchaîné les collaborateurs de Nicolas Sarkozy. Ce qui n'a pas empêché l'ancien Premier ministre de répéter "ne pas vouloir de responsabilité particulière à titre personnel" dans le nouvel organigramme. Le "comité des anciens", ce sera sans lui. Et sans Alain Juppé non plus, le maire de Bordeaux rejetant l'idée d'"un comité naphtaline qu'on sortirait de l'armoire de temps en temps".

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• Les députés appelés au calme

Outre les ténors de sa famille politique, Nicolas Sarkozy s'est également invité, mardi toujours, à la réunion de groupe des députés UMP, loin d'être ses premiers fans. "Pour cette première sortie comme président de l'UMP, dont il est un patron incontesté avec un score sans équivoque, Nicolas Sarkozy a été formidablement bien accueilli", a déclaré Christian Jacob, le chef de file des élus de l'opposition au palais Bourbon.

Au cours de cette rencontre, Nicolas Sarkozy s'est posé en rassembleur, appelant les uns et les autres à la retenue. "Le niveau de haine entre nous est stupéfiant, grotesque, consternant. Il faut crever l'abcès, on a tout à gagner. Si on est désuni, on sera derrière le FN (...) Nous avons un boulevard devant nous. Mais avec ce niveau de haine, nous pouvons tout perdre", a-t-il insisté devant les députés.

• Arbitre la bataille entre NKM et Wauquiez

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C'est LE gros sujet sur la table de "Sarko" : qui sera son secrétaire général, soit le numéro 2 du parti ? Deux candidats sont sur la ligne de départ : Laurent Wauquiez et Nathalie Kosciusko-Morizet. Ces deux-là se détestent cordialement, le premier reprochant à la seconde son côté "bobo", quand la seconde dénonce la ligne "buissonnienne" du premier. Pour l'heure, Nicolas Sarkozy pencherait pour Wauquiez à ce poste. Mais NKM a d'ores et déjà prévenu que, dans ce cas-là, elle ne fera pas partie de l'équipe du tout. Equation compliquée, donc.

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