Au Front national, on n’apprécie pas franchement le nouveau positionnement de Nicolas Sarkozy. Le président sortant s’est récemment posé en président du peuple face aux élites et a dit tout le bien qu’il pensait des référendums. Le parti d’extrême-droite, réuni en convention samedi et dimanche à Lille, y voit autant de clins d’œil a son électorat. Alors même si officiellement, on ne craint pas l’hôte de l’Elysée, Marine Le Pen, à la tribune, ne l’a pas épargné.
"Le président des riches, le petit président des gros, le président bling-bling, devient ou deviendrait soudainement le président du peuple. Adorateur du référendum", a raillé la candidate frontiste. "Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, me direz-vous. Je dirais plutôt qu’il n’y a que les imbéciles pour croire à ce grossier tour de passe-passe", a-t-elle lancé.
"Je sais que vous n’êtes pas sots"
Echaudé par l’expérience de 2007, quand beaucoup d’électeurs frontistes avaient voté pour Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Le Pen leur a lancé un appel. "Je leur dis : ‘écoutez, j’ai confiance en vous. Je sais que vous n’êtes pas sots. Vous n’avez qu’à regarder ce qu’il a fait et regarder ce qu’il promet et la différence vous convaincra qu’il faut voter Marine Le Pen’", a déclaré l’ex-président du FN. "Se présenter en candidat du peuple quand on est le candidat du Fouquet’s, c’est assez gag, tout de même", souriait-il.
Les charges contre Nicolas Sarkozy ne devraient pas faiblir. Car au Front national, tout le monde en est convaincu : pour accéder au second tour, c’est bien le chef de l’Etat qu’il va falloir dépasser.