Sarkozy axe 2012 sur la fraude sociale

"La fraude, c'est la plus terrible et la plus insidieuse des trahisons de l'esprit de 1945. C'est la fraude qui mine les fondements même de (la) République sociale" voulue au sortir de la Résistance en 1945, a déclaré le chef de l'Etat
"La fraude, c'est la plus terrible et la plus insidieuse des trahisons de l'esprit de 1945. C'est la fraude qui mine les fondements même de (la) République sociale" voulue au sortir de la Résistance en 1945, a déclaré le chef de l'Etat © I TELE
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Le chef de l'Etat a dénoncé avec insistance les fraudes à la Sécu. Déjà un thème de campagne.

Dans la lutte pour 2012, Nicolas Sarkozy a choisi son cheval de bataille : la fraude sociale.  A l'occasion d'un déplacement à Bordeaux mardi, le chef de l'Etat s'est posé en "garant et protecteur du modèle social français", s'en prenant au passage à ceux qui "volent la Sécurité sociale". En faisant de la lutte contre les fraudes sociales un axe principal de sa campagne pour 2012, le chef de l'Etat lance un signal fort à l'aile droite du parti.

Une solidarité sous condition

"Voler la Sécurité sociale, c'est trahir la confiance de tous les Français", a martelé Nicolas Sarkozy, dans un discours aux airs de campagne. "La fraude, c'est la plus terrible et la plus insidieuse des trahisons de l'esprit de 1945. C'est la fraude qui mine les fondements même de (la) République sociale" voulue au sortir de la Résistance en 1945, a-t-il estimé.

Nicolas Sarkozy s'est par ailleurs interrogé : "Voulons-nous d'un système de Sécurité sociale qui ne serait qu'un guichet auquel chacun pourrait se servir comme bon lui semble ?". Avant d'apporter une réponse proche du slogan : "la solidarité est totale à une condition : que la responsabilité soit totale et partagée".

Des mots forts, sur un thème cher au Front national. Marine Le Pen, candidate à l’élection présidentielle, n'a eu en effet de cesse, ces derniers mois, de pointer du doigt l’inaction totale du gouvernement Sarkozy face à la fraude sociale.

Sarkozy dénonce la "lâcheté politique"

Défendant une nouvelle fois la réforme des retraites votée en 2010 - "ce n'est pas la réforme qui est un danger. C'est l'immobilisme, le conservatisme" – le chef de l'Etat n'a pas oublié de tacler, à demi-mot,  l'opposition. "Trop longtemps, il fut de bon ton dans certains milieux de nier la fraude". "Ceux qui dénonçaient la fraude étaient même condamnés par des beaux esprits qui voyaient là une sorte de redistribution militante", a-t-il déploré.

"Ceux qui ont trahi l'héritage du Conseil national de la Résistance, ce sont ceux qui, depuis des décennies, ont refusé toute réforme par lâcheté politique ou par opportunisme", a-t-il fustigé.

L'obligation de travail pour le RSA

Le chef de l'Etat en a également profité pour annoncer l'expérimentation d'une mesure controversée, mais chère à la Droite sociale de Laurent Wauquiez ou aux centristes de l'UMP comme Marc-Philippe Daubresse : l'obligation de travailler pour toucher le RSA. "D'ici la fin de l'année, nous expérimenterons dans une dizaine de départements une obligation de travail de 7 heures pour les bénéficiaires du RSA", a annoncé Nicolas Sarkozy, prenant le soin de préciser : "ce n'est pas pour punir, c'est pour respecter". Une mesure globalement populaire à droite.

Le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, a immédiatement réagi mardi estimant que le chef de l'Etat "choisit ses thèmes" pour être réélu, dénonçant un "appel du pied aux députés UMP de la Droite populaire".