Sarkozy a "séduit", mais pas "convaincu"

Nicolas Sarkozy apparaît en Une de la plupart des journaux jeudi matin.
Nicolas Sarkozy apparaît en Une de la plupart des journaux jeudi matin. © EUROPE1.FR
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avec AFP , modifié à
REVUE DE PRESSE - Au lendemain de sa déclaration comme candidat, la presse est sévère.

Nicolas Sarkozy voulait récupérer la main sur l'attention médiatique, il est servi. La quasi-totalité des journaux de jeudi titrent sur l'annonce de la candidature du président de la République à la présidentielle sur TF1. Les éditorialistes estiment que le président-candidat n'a guère convaincu. Nombreux ironisent sur son annonce de référendums populaires aux accents de "gadget". Petit tour de la presse française.

"Sarkozy a joué petit bras"

"Le président a séduit sûrement, mais il n’aura guère convaincu", résume Olivier Picard dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace. Et Jean-Claude Souléry d’ajouter : "hier soir (mercredi soir, ndlr), certes loin des ors de l'Élysée, dans un studio de TF1 qui paraissait soudain trop grand, Nicolas Sarkozy l'a joué petit bras".

Dans L'Eclair des Pyrénées, Philippe Reinhard pense que "le problème n'est pas une question de crédibilité, mais une question d'affection". Et, juge-t-il, "sur ce terrain, il a déjà perdu la partie. Et sa prestation d'hier soir (mercredi soir, ndlr) l'enfonce encore un peu plus. S'il veut convaincre le pays de le réélire, il lui faudra faire beaucoup mieux".

"Il n’y a dans cette candidature rien qui fasse rêver. Il n’y a qu’une immersion directe dans les épreuves à affronter", estime pour sa part Hervé Chabaud de L'Union. Tout comme Philippe Waucampt du Républicain Lorrain qui écrit : "sa déclaration de candidature est banale, sans élan, dépourvue du moindre vibrato de nature à faire rêver".

L’annonce de sa candidature relance le clivage droite-gauche dans la presse. Ainsi Le Figaro a entendu Nicolas Sarkozy  lancer "oui, je suis candidat à l’élection présidentielle", quand Libération a compris "oui, ch’uis candidat à l’élection présidentielle". Le journal de gauche d’ironiser par ailleurs en Une, avec ce titre : "Sarkozy cause du peuple". Et Paul Quinio de poursuivre dans son édito : "les ficelles sarkozystes semblaient bien grosses hier soir" (mercredi soir, ndlr).

"Il faudra plus de créativité, plus d'efficacité"

Patrick Fluckiger de L'Alsace juge, lui, qu'avec le référendum populaire "Nicolas Sarkozy n'a pas pu s'empêcher de glisser une proposition-gadget qui fleure le "y'a qu'à". Dans La République du Centre, Jacques Camus voit le référendum comme un "sacré revirement venant de la part de celui qui s’est surexposé en accaparant toutes les manettes". Pour François Ernenwein de La Croix, "il faudra sans doute plus de créativité, plus d'efficacité et plus d'équité. Notamment face à l'accroissement spectaculaire des inégalités".

"Le tout nouveau candidat Sarkozy tient sa démonstration. Le reste s'enchaîne sans véritable surprise", analyse de son côté Michel Lépinay dans Paris-Normandie. Alors que Paul-Henri du Limbert du Figaro préfère jouer sur les comparaisons. "Il faut donc revoir sa compétitivité, son système de protection sociale, ses dépenses publiques, tout ce dont ne parle pas François Hollande et que Nicolas Sarkozy va mettre sur la table d’ici au premier tour. Ouvrir les yeux sur la réalité ou détourner le regard : c’est l’enjeu de cette présidentielle", écrit-il.