Sarkozy a reçu la Coordination rurale

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MV avec Pascal Berthelot , modifié à
Ce syndicat, anti-système et opposé à l'actuelle PAC, n'avait encore jamais rencontré le président.

Tapis rouge pour Bernard Lannes. Le président de la Coordination rurale a été reçu à l'Elysée vendredi. Une invitation qui n'a pas manqué de surprendre le monde rural. D'habitude, seule la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire, a l'honneur de rencontrer le chef de l'Etat sous les ors de la République.

"Les agriculteurs souffrent"

La rencontre n'a duré qu'une dizaine de minutes, réunion au cours de laquelle Nicolas Sarkozy s'est contenté de généralités sur le monde agricole. "J'aime tous les agriculteurs donc vous aussi, comme vous êtes le deuxième syndicat agricole", aurait dit le Président. Ce à quoi Bernard Lannes a répondu qu'il représentait "la majorité des agriculteurs, ceux qui souffrent". Et d'ajouter à Europe 1 : "Nous représentons les agriculteurs qui ne veulent pas se faire enchaîner dans l'agro-industrie".

Une première

"On est très surpris", avait confié avant la réunion Bernard Lannes au micro d'Europe 1. Le syndicat agricole minoritaire ne pensait pas recevoir un appel de Nicolas Sarkozy. Le président n'était d'ailleurs pas allé à leur rencontre lors du dernier Salon de l'agriculture. "Jamais nous n'avons été reçus par le chef de l'Etat durant le quinquennat", avait rappelé Bernard Lannes.

"Ce n'est pas un hasard"

Mais le président du syndicat minoritaire n'est pas dupe. Et pour cause, ce rendez-vous, à l'initiative de Nicolas Sarkozy, intervient cinq jours après les bons scores de Marine le Pen, au premier tour de la présidentielle, en zone rurale. Or, la Coordination rurale a longtemps été présentée comme proche de l'extrême-droite, notamment parce qu'elle refuse l'actuelle politique agricole commune (PAC) décidée à Bruxelles.

Une étiquette que Bernard Lannes n'assume pas, lui préférant celle de "syndicat anti-système". "On veut nous cataloguer à l'extrême-droite mais c'est faux. Nous ne sommes pas plus proches du FN que des autres partis. On dénonce la PAC actuelle, qui nous livre à l'économie mondiale et aux marchés", a confié Bernard Lannes à Europe 1.