Emeutes à Sarcelles : "intolérable" pour Valls

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Fabienne Cosnay avec AFP , modifié à
FERMETÉ - Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve ont dénoncé les violences perpétrées à Sarcelles, dimanche.

Les mêmes mots. Des actes "intolérables". Des "violences antisémites". Le gouvernement a condamné avec la plus grande fermeté les violences perpétrées à Sarcelles en marge d'une manifestation pro-palestinienne interdite, après celles de Barbès. "Rien en France ne peut justifier la violence, rien ne peut justifier qu'on s'en prenne à des synagogues, à des épiceries, des magasins, des institutions juives", a déclaré lundi le Premier ministre Manuel Valls, en marge d'un déplacement à Vassieux-en-Vercors. "Ce qui s'est passé à Sarcelles est intolérable, s'attaquer à une synagogue à une épicerie kasher, c'est tout simplement de l'antisémitisme, du racisme".

"Des actes intolérables". Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est rendu lundi matin à Sarcelles pour y dénoncer des "actes graves, intolérables" et des "violences antisémites". Jets de projectiles sur les forces de l'ordre, véhicules incendiés, quelques magasins pillés : Sarcelles a été le théâtre dimanche de nouvelles violences liées à l'actualité à Gaza, après une manifestation interdite, au lendemain de celle de Paris, qui avait entraîné une quarantaine d'interpellations."Quand on s'approche d'une synagogue, qu'on brûle une épicerie parce qu'elle est tenue par un juif, on commet un acte antisémite", a déploré le ministre devant la presse. De nombreux commerces de la ville ont été mis à sac dimanche, notamment une épicerie casher qui avait déjà été visée par un attentat à la grenade en septembre 2012 par le groupe dit de "Cannes-Torcy", une cellule terroriste démantelée peu après.

"Rien ne peut justifier de telles violences". Le ministre de l'Intérieur a estimé qu'il était "légitime" de pouvoir exprimer une position sur les événements aujourd'hui à Gaza, où au moins 502 Palestiniens ont été tués depuis le début de l'offensive israélienne contre l'enclave palestinienne. Mais il a jugé "intolérable que l'on s'en prenne à des synagogues ou à des commerces parce qu'ils sont tenus par des juifs. Rien ne peut justifier de telles violences", a-t-il insisté. "Un tel déferlement de haine et de violence, c'est du jamais vu à Sarcelles. Ce matin, les gens sont abasourdis et la communauté juive a peur", a affirmé Francois Pupponi, maire socialiste de Sarcelles, présent aux côtés du ministre.

Cazeneuve assume l'interdiction. "Ce n'est pas l'interdiction de la manifestation qui fait la violence, c'est la violence qui fait l'interdiction de la manifestation", a souligné Bernard Cazeneuve lundi matin devant la synagogue de Sarcelles, répétant "assumer" son choix de l'interdire.

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