Santé du président : seuls trois candidats publieraient un bulletin régulier

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avec AFP , modifié à
Seuls François Fillon, François Asselineau et Benoît Hamon s'engagent à publier des bulletins de santé réguliers.

La plupart des candidats à l'élection présidentielle sont favorables à plus de "transparence" sur la santé du chef de l'Etat, mais seuls trois s'engagent à publier des bulletins de santé réguliers, selon un dossier publié jeudi par le Quotidien du médecin. Jugeant "normal que cette question soit traitée dans le débat public", le candidat de la droite François Fillon s'engage, s'il est élu, à "publier une fois par an un bulletin de santé complet" et, s'il devait être hospitalisé, "des comptes rendus d'hospitalisation", selon le quotidien spécialisé, qui a recueilli les réponses de tous les candidats sauf Jean Lassalle.

Le socialiste Benoît Hamon promet également un bilan "une fois par an", et "un bulletin de santé complet" à son arrivée au pouvoir, qualifiant la transparence sur ce sujet de "gage de confiance". François Asselineau, candidat de l'UPR, s'engage lui à des bulletins "semestriels" et estime "tout à fait légitime que la santé du président soit traitée dans le débat national".

Le Pen et Mélenchon plus mesurés. Quatre candidats sont plus mesurés : Marine Le Pen (FN) s'engage à la transparence sur sa santé si elle accède à l'Elysée, mais seulement en cas de "maladie grave" qui pourrait "l'empêcher d'exercer son rôle". Sur la même ligne, Nicolas Dupont-Aignan promet "un examen médical complet" qui vérifie sa "capacité d'exercer (ses) fonctions", mais juge que la santé du président doit rester une affaire privée "tant qu'elle ne pose pas de problème majeur".

Pour le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, "la transparence ne doit porter que sur les informations ayant un impact sur l'exercice de la fonction présidentielle", tout comme Emmanuel Macron, qui revendique le droit au "secret médical", mais rendrait publique "toute information susceptible d'avoir des conséquences quant à (sa) capacité à diriger le pays". Jacques Cheminade promet de donner "l'information nécessaire", jugeant que la santé d'un président de la République "appartient à la Nation".

Un sujet sensible depuis le cancer de la prostate de François Mitterrand. Nathalie Arthaud (LO) ne s'opposerait pas à la transparence si son aptitude à gouverner est "en question" mais juge qu'il faut avant tout "arrêter de sacraliser le pouvoir d'une seule personne". De même, Philippe Poutou (NPA) s'engage avant tout à "en finir avec l'hyper-présidence", qui fait que "la santé du président devient une affaire d'Etat".

La santé des présidents de la République est un sujet sensible, notamment depuis le cancer de la prostate de François Mitterrand, caché durant des années par des bulletins de santé mensongers signés de son médecin personnel. Pour éviter cet écueil, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan et Jacques Cheminade suggèrent que la santé du chef de l'Etat soit examinée par un "collège de médecins", et non un seul praticien.