Russie : Hollande en mission réchauffement

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Fabienne Cosnay et Antonin André , modifié à
Le président est reçu jeudi par Vladimir Poutine. Et les sujets qui fâchent sont nombreux.

L'INFO. François Hollande rencontre jeudi Vladimir Poutine en tête-à-tête au Kremlin. Ce premier voyage officiel en Russie du président français vise à resserrer les liens économiques mais aussi personnels entre les deux dirigeants. En clair, tenter de réchauffer des relations glaciales.

Au programme. Après une rencontre avec des chefs d'entreprise jeudi matin, suivie des visites d'un centre de recherche d'Airbus et du musée Pouchkine, François Hollande s'entretiendra une heure, à la mi-journée, avec son homologue russe. Suivront un déjeuner de travail en formation "élargie", une conférence de presse puis une nouvelle rencontre avec les milieux d'affaires franco-russes au Kremlin.

Des liens économiques à tisser. Paris recherche la signature de contrats pour les entreprises françaises. Le président français est accompagné pour ce voyage éclair d'une quinzaine de dirigeants d'entreprises parmi lesquels ceux de Airbus, Arianespace, Astrium, LVMH, Sanofi, SNCF, Thales et Total. En mal de croissance, la France est avide d'investissements russes. L'objectif est de rééquilibrer la balance des investissements bilatéraux aujourd'hui favorable aux Russes puisqu'ils accueillent environ 12 milliards d'euros d'investissement français, alors que le "stock" russe plafonne à un milliard d'euros en France.

>>> Entre les deux hommes, les sujets qui fâchent ne manquent pas

La Syrie. Dans une interview à la radio Echo de Moscou diffusée jeudi matin, François Hollande a confié espérer une "solution politique" rapide pour mettre fin à l'escalade du conflit en Syrie. Et le président français a promis qu'il n'éluderait pas ce thème sensible au cours des discussions avec Vladimir Poutine. Car la France et la Russie ne sont pas sur le même ligne sur ce dossier : François Hollande a réaffirmé que la France demandait le départ du président Assad, comme d'autres pays occidentaux, alors que la Russie estime que seuls les Syriens doivent décider du sort de leur pays.

En juin dernier, ce dossier avait déjà jeté un froid lors de la visite de Poutine en France :

L'affaire Depardieu. "Gérard Depardieu ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt", s'agace-t-on dans l'entourage de François Hollande. Mais l'image de l'acteur français reçu en grande pompe par Vladimir Poutine, le 5 janvier, dans sa résidence privée de Sotchi, a heurté l'Elysée. Pour le député UMP Thierry Mariani, membre du groupe d'amitié France-Russie de l'Assemblée nationale, l'accueil triomphal réservé à Depardieu doit être perçu comme "la réponse du berger à la bergère" d'un gouvernement russe qui n'a guère goûté les critiques sur son processus électoral, sa politique étrangère ou encore sur la situation des droits de l'Homme.

L'ami Sarkozy. Le 14 novembre, c'est Nicolas Sarkozy qui était reçu avec tous les honneurs par Vladimir Poutine dans sa résidence de Novo-Ogarevo, près de Moscou. Non content de retrouver son "cher Nicolas", le président russe avait pris soin de souligner leurs excellentes relations. "Je me souviens avec plaisir du temps ou nous avons travaillé ensemble au règlement de problèmes assez sérieux, liés au développement des relations entre nos pays, entre la Russie et l'Europe", s'était remémoré Vladimir Poutine. "Je suis très heureux de constater que les relations entre la Russie et la France se développent pas à pas avec le nouveau président, avait ajouté le président russe. De "ensemble" à "pas à pas", tout était dit des relations balbutiantes entre Vladimir Poutine et François Hollande.

Les Pussy Riot. Paris a, à plusieurs reprises, condamné officiellement le sort réservé aux trois jeunes femmes du groupe de punk rock russe Pussy Riot, emprisonnées pour avoir chanté une "prière punk" anti-Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, jugeant la sentence "particulièrement disproportionnée".