Royal veut entrer "dans le dispositif"

Ségolène Royal veut revenir dans le jeu politique.
Ségolène Royal veut revenir dans le jeu politique. © REUTERS
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L’ex de François Hollande en profite pour évoquer sa relation orageuse avec Valérie Trierweiler.

Parler pour exister, et espérer revenir. Après une longue cure de silence médiatique, Ségolène Royal a brisé le silence dans Le Monde, le 20 octobre dernier, et se confie ce jeudi dans Le Point. L’occasion pour l’ancienne candidate à la présidentielle de 2007 de taper du poing sur la table et d’évoquer ses projets.

Sa relation avec François Hollande… Le 26 septembre dernier, présente à l’ONU en sa qualité de vice-présidente de l'Internationale socialiste, Ségolène Royal est ostensiblement snobée par le président français, lui aussi présent à New York pour la 67e Assemblée générale annuelle de l'ONU. La présidente de Poitou-Charentes est revenue sur cet épisode, estimant que son ancien compagnon "a agi sous la pression. Ce n’est pas François qui a pris l’initiative de tourner les talons. Ce sont ses conseillers qui lui ont dit de faire demi-tour. Ils sont à cran. Ils sont sous pression."

 

 Histoire d’enfoncer le clou – et accessoirement de montrer qu’elle est toujours en relation directe avec le président -, Ségolène Royal assure ensuite avoir discuté de cet épisode avec lui. "Il regrettait. Il m’a expliqué que c’était  son entourage qui l’avait effrayé en lui disant que ça allait faire le buzz (…) Il a enguirlandé son entourage. Du coup, ça a servi de leçon. Cela ne se reproduira pas", espère la mère de ses quatre enfants. Avant de s’inquiéter du trio politico-dramatico-tragique qu’elle forme avec son ex et sa rivale.

 … et avec Valérie Trierweiler - "Il y a des pressions d’elle sur son entourage [celui de François Hollande, Ndlr]." Pas question de prononcer son nom.Ségolène Royal a la rancune tenace, bien qu’elle souhaite tourner la page, lasse d’être "rabaissée" à n’être plus qu’un personnage d’une "pièce de boulevard". La présidente de Poitou-Charentes s’inquiète également de voir son "patrimoine politique", qui s’assoit principalement sur ses 17 millions de voix obtenues en 2007, dilapidé. "A un moment, les Français peuvent en avoir marre de nous trois, et donc de moi aussi (…) Pendant que l’on parle de ça, on ne parle pas de mes idées politiques."

Battue à la présidentielle de 2007, vaincue au Congrès de Reims de 2008, humiliée à la primaire socialiste en 2011, et domptée par Olivier Falorni aux législatives de 2012, Ségolène Royal accumule les défaites. Mais pas question d’hypothéquer ses projets politiques pour autant.

Son avenir politique - Elle veut revenir dans le jeu et ne s’en cache plus. Mise au placard à l’Internationale socialiste en attendant de lui trouver un poste plus en rapport avec sa stature au PS, "la Dame du Poitou" assure qu’il y a "un constat tacite entre François Hollande et [elle] : à un moment, il faudra que je rentre dans le dispositif." Ce ne devrait pas être au gouvernement, car "François ne va pas remanier maintenant." Mais demain…

Demain, elle reviendra car il y a un truc qui ne va pas : "à Dijon, pour les journées parlementaires du PS, il n’y avait que des hommes à la tribune." Le PS a donc besoin d’une femme à un poste à responsabilité, et elle est libre. Martine Aubry aussi, cela dit… Alors en attendant que son avenir politique s’éclaircisse, Ségolène Royal s’occupe de sa région. Elle inaugurera notamment un abattoir à Parthenay, le 16 novembre prochain.