Roms : Hamon et Emmanuelli critiquent Valls

Le ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire Benoît Hamon a estimé samedi que la gauche devait éviter les "leçons en réalisme" sur les Roms, ajoutant qu'elle ne peut renoncer à "intégrer progressivement une population", critiquant indirectement les déclarations de Manuel Valls.
Le ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire Benoît Hamon a estimé samedi que la gauche devait éviter les "leçons en réalisme" sur les Roms, ajoutant qu'elle ne peut renoncer à "intégrer progressivement une population", critiquant indirectement les déclarations de Manuel Valls. © Max PPP
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
Le ministre à l'Economie sociale et solidaire a estimé que la gauche devait éviter les "leçons en réalisme".

L'INFO. Décidément, la question des Roms n'en finit plus de susciter la polémique au sein de la majorité. Et en particulier à la gauche du parti socialiste. Samedi, le ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire Benoît Hamon ainsi qu'Henri Emmanuelli, le député PS des Landes, ont critiqué indirectement les déclarations de Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur. Celui-ci avait nié la volonté d'intégration d'une majorité de Roms. "C'est illusoire de penser qu'on règlera le problème des populations roms à travers uniquement l'insertion", avait déclaré cette semaine le ministre de l'Intérieur sur France Inter.

Hamon insistant

© Reuters

Eviter "les leçons de réalisme". Benoît Hamon a, lui, estimé samedi que la gauche devait éviter les "leçons en réalisme" sur les Roms, ajoutant qu'elle ne peut renoncer à "intégrer progressivement une population". "La gauche ne postulera jamais l'impossibilité d'intégrer progressivement une population (...) Qui serions-nous si nous leur refusions le droit à l'éducation, à la santé, et à un toit au nom de leur différence", a-t-il déclaré. "Sommes-nous si supérieurs aux autres que nous puissions décréter l'inaptitude générale d'une population à l'intégration dans notre société républicaine ?", s'est interrogé le ministre devant les participants aux universités de rentrée d'Un monde d'avance, un courant socialiste, à Vieux-Boucau, dans les Landes.

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"Ce qui m'irrite le plus dans les polémiques que nous nous créons à gauche, et on l'a vu dernièrement sur les Roms, ce sont les procès ou les leçons en réalisme identiques à ceux que nous fait la droite", a-t-il insisté. "Leur mode de vie s'y opposerait ? Mais qui peut penser que les aspirations des parents pour leurs enfants ne sont pas les mêmes que les nôtres ? Qui serions-nous si nous leur refusions le droit à l'éducation, à la santé, et à un toit au nom de leur différence ?", a-t-il ajouté.

Henri Emmanuelli

"Des limites à ne pas franchir". Les Roms sont certes une population "très difficile à intégrer, mais ce n'est pas nouveau", avait déclaré un peu plus tôt Henri Emmanuelli, député PS des Landes et animateur avec Benoît Hamon du courant "Un monde d'avance". "On ne me fera pas croire que 20.000 Roms sont un obstacle insurmontable pour la République française" et "que par principe, ils ont vocation à rentrer chez eux", avant encore lancé le président du conseil général des Landes, très applaudi par les quelque 300 militants et élus réunis ce week-end au hall des sports de Vieux-Boucau.

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"Il y a des limites à ne pas franchir et des barrières à ne pas fragiliser", a-t-il encore assuré, avant de lancer un "salut amical à Cécile" Duflot, la ministre du Logement montée au créneau après les propos du locataire de la Place Beauvau. "Etre de gauche, mon cher Manuel, ça ne se proclame pas, ça se prouve", a encore lancé l'ancien ministre à l'endroit du locataire de la place Beauvau.