Richard Ferrand : "lorsqu'on est élu à 52% au premier tour, il y a lieu d'être satisfait"

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Le nouveau président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, s'est félicité jeudi sur Europe 1 de sa victoire au perchoir, pourtant moins large que prévue.
INTERVIEW

Qu'on se le dise : Richard Ferrand n'est pas déçu. Le nouveau président de l'Assemblée nationale, élu mercredi soir avec 254 voix pour prendre le perchoir, s'est félicité de ce score jeudi sur Europe 1. "Lorsqu'on est élu à 52% au premier tour, il y a lieu d'être satisfait", a-t-il déclaré en répondant aux questions d'Audrey Crespo-Mara. 

"La majorité représente 70%" des députés. Pourtant, les chiffres sont têtus. Sur les 312 députés LREM, Richard Ferrand n'a recueilli que 254 voix. Par rapport à François de Rugy, qui avait été élu au début de la législature au même poste, il manque 99 suffrages. À l'inverse, Marc Fesneau, chef du groupe MoDem allié de LREM, a lui recueilli 86 voix, alors que les députés de son parti ne sont que 47. Mais pour Richard Ferrand, mieux vaut y voir un élargissement de la majorité plutôt qu'un début de fronde en son sein. "Lorsqu'on ajoute le résultat de mon ami Marc Fesneau, la majorité représente 70% [des députés]. Je trouve qu'on n'a pas bien regardé ses chiffres, on n'en donne qu'une partie."

Ce qui n'est pas tout à fait l'analyse de Marc Fesneau lui-même. "Il faut interpréter ce résultat comme la volonté dans la majorité d'un dialogue qui puisse se nouer mieux à l'Assemblée nationale, un dialogue plus construit entre les membres de la majorité et, au-delà, avec ceux qui veulent bien avancer sur les textes", analysait le président du groupe MoDem auprès d'Europe 1 mercredi. "On a besoin d'élargir notre base."

"Avoir créé la modernité". Se pose aussi la question d'avoir porté un 247e homme au perchoir de l'Assemblée nationale, alors que des voix s'élevaient pour que ce soit (enfin) une femme. Barbara Pompili, qui s'était portée candidate, a pu sembler avoir de bonnes chances avant d'être balayée lundi lors d'un vote interne à LREM. Pour Richard Ferrand, cela ne signifie pas que la majorité soit plus "ancien monde" qu'elle ne veut bien l'admettre. "Ce qui est important, c'est de l'avoir créée, la modernité", a-t-il lancé. "Avec Emmanuel Macron, c'est par la création d'En Marche que nous avons permis que se fasse le renouvellement, que notre groupe soit paritaire, que toutes les instances de l'Assemblée nationale le soient. Ce qui est important c'est ce que l'on fait, pas ce que l'on est." La version un peu plus amène de son désormais fameux "vous me pardonnerez de ne pas être une dame", répondu à des journalistes après son élection en interne.