Réunion à Matignon : les nationalistes corses Simeoni et Talamoni se préparent à affronter Valls

© PASCAL POCHARD CASABIANCA / AFP
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Jean-Sébastien Soldaïni avec J.D , modifié à
Les deux têtes de la Corse sont reçus lundi soir à Matignon. Objectif : imposer à tout prix leurs revendications, pourtant rejetées par le Premier ministre fin décembre. 

Manuel Valls poursuit sa consultation des nouveaux présidents de régions. Et lundi soir, ce sont les deux têtes de la Corse qui seront reçus à Matignon : les nationalistes Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni. Les deux hommes comptent réaffirmer leurs revendications au Premier ministre. Revendications sur la langue corse ou encore sur l'amnistie de prisonniers qui ont toujours été rejetées par Paris...

Des revendications balayées par Manuel Valls en décembre. Le but pour les deux hommes lundi soir est clairement d'obtenir que Manuel Valls respecte leurs demandes. A savoir, faire de la langue corse une langue officielle à côté du français, libérer ou rapprocher de l'île des prisonniers corses incarcérés sur le continent et enfin la création d'un statut de résident (5 ans de vie sur l'île) avant de pouvoir acheter un bien immobilier. Des revendications que le Premier ministre balayait déjà de la main sur TF1 fin décembre. "L'amnistie des prisonniers politiques ? Il n'y a pas de prisonniers politiques. La co-officialité (de deux langues : corse et français) ? Il n'y a qu'une  seule langue dans la République, c'est le français. Un statut de résident pour les Corses, sur le plan fiscal ? C'est contraire à la République", avait notamment énuméré Manuel Valls.

"Un déni de démocratie". Pour les élus corses, l'amnistie des prisonniers, est ce qui pourrait être fait le plus vite. Comme un gage de bonne volonté. Mais pas sûr qu'à Matignon on accepte aussi facilement de se laisser faire... Manuel Valls rejette l'idée même de "Nation Corse", idée pourtant chère aux yeux du duo insulaire. "Il faut qu'il se renseigne, il suffit de regarder les résultats aux dernières élections. Les Corses ont voté pour des nationalistes, ils ont donc affirmé que la Corse était une nation", lui répond Gilles Simeoni. Du côté de Jean-Guy Talamoni, la position du Premier ministre est en tout cas "intenable" : "cette position conduit à remettre en cause l'expression du suffrage universel. A ce titre, ce serait un déni de démocratie et je n'envisage pas cette solution", a-t-il affirmé. 

De quoi mettre l'ambiance dans le bureau de Matignon. Là-dessus, qu'importe pour Jean-Guy Talamoni, qui préfère en effet que les échanges ne soient pas chaleureux, pourvu que les dossiers avancent.