Retraites : les contre-propositions du PS

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avec Yaël Goosz , modifié à
Opposée à tout report de l’âge légal de départ, Martine Aubry a proposé une surtaxe des banques.

Pas de report de l’âge légal de la retraite, et la taxation des banques et des produits du capital. Voilà les grandes lignes du contre-projet socialiste pour la réforme des retraites présenté mardi par Martine Aubry. "Nous nous opposerons de toutes nos forces au fait de repousser l'âge légal au-delà de 60 ans", a déclaré en préambule la Première secrétaire du PS à l’issue d’un Bureau national qui, a-t-elle assuré, a adopté le texte à la "quasi-unanimité".

La première mesure évoquée par Martine Aubry pour financer les futures retraites consiste en une surtaxe de 15 % de l’impôt sur les sociétés acquitté par les banques. Selon la maire de Lille, cette seule mesure permettrait d’engranger un produit de 3 milliards d'euros par an pour abonder le Fonds de retraite créé par Lionel Jospin lorsque ce dernier était Premier ministre.

"Une réforme bâclée"

La chef de file du PS a également proposé plusieurs mesures de taxation des revenus du capital, des stock-options notamment, qui rapporteraient globalement 19 milliards d'euros dès 2010 et 25 milliards en 2025. L'ensemble des mesures préconisées par le PS permet d'atteindre l'équilibre du système, qui nécessite 45 milliards d'euros à l'horizon 2025, a-t-elle assuré.

Martine Aubry, soulignant que son parti s'était placé dans le cadre des hypothèses du COR (Conseil d'orientation des retraites) a par ailleurs assuré qu'un demi-point de croissance supplémentaire permettrait de réduire notablement le décifit. Le PS ne prévoit pas d'allongement de la durée de cotisation jusqu'en 2020. Mais il se dit prêt "si nécessaire" a réexaminer ce point à ce moment-là. Il prône par ailleurs une "retraite choisie", avec un compte temps individuel.

La maire de Lille a aussi accusé le gouvernement d'avoir fait "une réforme bâclée", et d'engager "un simulacre" de concertation, car "nous ne sommes consultés sur rien de précis". "Nous voulons apporter aux Français une forme une confiance dans leur système de retraite", a-t-elle conclu.

Pour Xavier Bertrand, le secrétaire général de l'UMP, cette réforme à la carte est "une proposition de ceux qui n'ont pas d'idée". Le député de l’Aisne estime que ce contre-projet favorise les plus riches, et accuse les socialistes d’éviter d’abord le sujet de l’allongement de la durée de cotisation.

Ecoutez Xavier Bertrand :