Retraites : Chérèque ouvre trois chantiers

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Le leader de la CFDT, invité d’Europe 1, a exigé du temps pour mener cette réforme globale.

"Quelles sont les conditions pour allonger la durée de cotisation ? Est-ce qu’il faut rapprocher les différents systèmes de retraite ? Comment financer la solidarité avec la taxation du capital ?" : voilà les trois "débats" ouverts dimanche autour de la réforme des retraites par François Chérèque. Le secrétaire général de la CFDT était l’invité du Grand Rendez-Vous Europe 1/ Le Parisien/Aujourd’hui en France.

"C’est globalement qu’on jugera la réforme du gouvernement. Et ne me faites pas dire que j’ai déjà dit non à une réforme", a lancé François Chérèque. "Un acquis social peut évoluer. On peut garder ces 60 ans mais avec une grande souplesse de choix individuel", a-t-il par exemple proposé.

La CFDT demande du temps

Mais dans ce dossier, le gouvernement semble décidé à agir vite, avec un projet de loi qui pourrait être présenté en juillet. Trop court, pour la CFDT. "On pourrait y arriver d’ici la fin de l’année ou au début de l’année prochaine pour engager des choses sérieuses, mais c’est ce que le gouvernement ne veut pas", a regretté son leader.

Or, a-t-il ajouté, "si on fait une petite réforme, on punit uniquement les gens sur les durées de cotisation ou l’âge. Et ça accroit les inégalités". "Si on fait cette réforme que nous propose le gouvernement, on y reviendra dans cinq ans", a encore prédit François Chérèque.

Chérèque pour une loi sur la burqa

Sur le dossier de l’interdiction du voile intégral, le secrétaire général de la CFDT s’est clairement prononcé pour une loi. "C’est un débat légitime. Je suis contre la burqa et je pense qu’il faut être ferme pour défendre les valeurs qui sont celles de notre pays", a-t-il insisté. Tout en remarquant que la question était aussi devenue "un débat de reconquête de l’électorat". Au-delà des sanctions, il s’est notamment interrogé sur "l’aide sociale que l’on apporte à ces femmes pour qu’elles puissent vivre décemment ?"

François Chérèque est enfin revenu sur le cas de la Grèce, qui a demandé l’aide de l’Union européenne pour faire face à une dette abyssale. "Si j’étais grec, je me dirais ‘pourquoi nos amis européens ne sont pas venus plus vite nous aider ?’", a commenté le syndicaliste. "Quand on crée une famille, quand un des membres de la famille est en difficulté, on lui vient en aide, on ne lui demande pas de changer de famille", a-t-il résumé. "On ne manque pas de richesses, en France et en Europe. Le problème, c’est le partage", a conclu François Chérèque.