Retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien : "Macron doit organiser les conditions du contournement des sanctions", estime Quatennens

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Pour Adrien Quatennens, député La France Insoumise, invité mercredi sur Europe 1, Emmanuel Macron ne peut pas "maintenir avec les signataires européens l'accord et en même temps proposer de renégocier le cadre de l'accord pour prendre en considération ce qu'a dit Donald Trump mardi".
INTERVIEW

Faut-il sauver l'accord sur le nucléaire iranien ? Pour Emmanuel Macron mardi, comme pour Adrien Quatennens, député du Nord La France Insoumise invité mercredi au micro d'Europe 1,  la réponse est oui. "La décision de Donald Trump met en péril des équilibres très fragiles", précise-t-il au lendemain de l'annonce du président américain d'une sortie des États-Unis de cet accord qui prévoyait une levée des sanctions économiques en contrepartie d'un désarmement de l'Iran. 

Pas la bonne méthode, selon Quatennens. Pour autant, le député est très critique face la méthode employée par le président français. Emmanuel Macron a affirmé, mardi soir, être déterminé à continuer à appliquer l'accord tout en proposant au nom de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni de négocier un nouvel accord avec Téhéran qui répondrait aux inquiétudes américaines. "Le 'en même temps et en même temps' va être très difficile à tenir. Emmanuel Macron veut maintenir avec les signataires européens l'accord sur le nucléaire iranien et en même temps il propose de renégocier le cadre de l'accord pour prendre en considération ce qu'a dit Donald Trump hier. Vous pouvez difficilement conditionner l'application d'un accord à la renégociation de son contenu", pointe-t-il. "Si Emmanuel Macron veut être garant de cet accord avec les autres signataires, il doit organiser les conditions du contournement des sanctions", estime-t-il.

"La calinothérapie fonctionne assez mal". De manière plus générale, sur le plan géopolitique, Adrien Quatannens estime que la France a intérêt à se démarquer de Donald Trump. "Il ne faut pas confondre indépendantisme et isolement. La France pourrait être une puissance médiatrice dans certains conflits et dans la poudrière au Moyen Orient. Elle a des capacités diplomatiques. Mais souvent du fait de l'alignement sur les positions de Donald Trump, on entame notre légitimité", souligne-t-il ajoutant que la visite d'Emmanuel Macron à Washington n'a pas permis de faire changer d'avis le président américain sur le dossier iranien : "Quand on voit le résultat aujourd'hui avec l'annonce de Donald Trump, on se rend compte que la calinothérapie fonctionne assez mal".