REPORTAGE - Le candidat Gérard Collomb bat déjà le pavé à Lyon

Gérard Collomb à la sortie du TGV qui l'a ramené dans son fief lyonnais.
Gérard Collomb à la sortie du TGV qui l'a ramené dans son fief lyonnais. © ROMAIN LAFABREGUE / AFP
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Jean-Luc Boujon, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Pour sa première vraie journée dans sa ville, Gérard Collomb a rouvert les dossiers lyonnais et s'est offert un bain de foule.
REPORTAGE

A peine arrivé dans son fief, Gérard Collomb serait-il déjà en campagne ? Quelques jours seulement après sa démission et une passation de pouvoir glaciale place Beauvau, l'ancien ministre de l'Intérieur bat déjà le pavé entre Rhône et Saône, avec les élections municipales de 2020 en ligne de mire.

Un petit-déjeuner familial avant le bain de foule. Mais avant de se replonger dans les dossiers lyonnais, Gérard Collomb a décidé de consacrer quelques minutes à sa famille, pour un petit-déjeuner avec ses filles, Clémence et Camille : "Pour elles, c'était le bonheur le plus absolu", raconte l'ancien ministre au micro d'Europe 1. "Elles m'ont dit : 'Papa, maintenant tu vas pouvoir venir nous chercher à l'école ?' Je leur ai dit 'oui'", lâche-t-il dans un rire. Une fois les forces prises pour la journée, l'ancien président de la métropole de Lyon, se remet à la tâche.

Reprendre la place de maire ? Pas avant début novembre. La première chose à récupérer, c'est bien évidemment le fauteuil de maire qu'il avait confié l'année dernière à George Képénékian, qui ne s'est pas fait prier pour laisser la place à Gérard Collomb. "Nous avons convenu que je présentais ma démission en tant que maire, ce qui avait été parfaitement acté dans un engagement moral que j'avais pris en accédant à ce poste de maire", explique-t-il devant les journalistes. Mais la chose ne se fera pas aussi rapidement que l'ancien ministre ne l'espère, puisque Gérard Collomb ne pourra pas s'asseoir dans son siège avant début novembre, le temps de démissionner de son mandat de sénateur. Fonction qu'il avait dû quitter pour devenir le premier flic de France, et qu'il récupère automatiquement en démissionnant.

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"C'est du bonheur, donc tout va bien !". Un petit contretemps qui n'empêche pas celui qui a été à la tête de la ville pendant 16 ans de s'offrir un bain de foule, à la mode lyonnaise : poignées de main, selfies et... verres de vin rouge. "Nous sommes revenus", lance-t-il, tout sourire à la foule. "C'est une chance pour Lyon" lui répond une femme. Phrase qu'il reprend immédiatement à son compte devant les micros. "C'est du bonheur, donc tout va bien !", commente-t-il avant de se tourner vers un commerce : "Si vous avez un verre de rouge, je veux bien le prendre. A la vôtre alors", dit-il en levant légèrement son verre. "Et prospérité !" 

"Les choses sévères, d'autres me les diront". Après plus de trois heures de déambulation et de compliments, Gérard Collomb est déjà quasiment en campagne, visiblement ravi d'être aussi loin de Paris et de la place Beauvau. "Pour le moment, j'ai plutôt écouté des choses gentilles", explique-t-il après coup. "Les choses sévères, d'autres me les diront". Le sénateur ne croit pas si bien dire, puisque tous les Lyonnais n'ont pas apprécié sa façon de partir plus vite que prévu de la place Beauvau et obliger Emmanuel Macron à lui trouver un successeur à un poste stratégique, le tout dans une période difficile pour l'exécutif. 

"Quand il était maire, je l'estimais beaucoup. Mais là, c'est faillir à ses responsabilités, ce n'est pas très responsable. Il aurait dû assumer jusqu'à la fin de son mandat et puis après, s'il veut revenir à Lyon, c'est son problème. On est motivé pour être ministre de l'Intérieur et assurer la sécurité du pays et à la fin, on abandonne tout, c'est de l'égoïsme", juge par exemple Amar au micro d'Europe 1. De quoi complexifier sa réélection de 2020 ?