Remaniement : "tout ça... pour ça" !, ironise la presse

Le gouvernement a inclus deux nouveaux secrétaires d'État, Christophe Castaner a conservé son portefeuille tandis que Benjamin Griveaux est devenu porte-parole
Le gouvernement a inclus deux nouveaux secrétaires d'État, Christophe Castaner a conservé son portefeuille tandis que Benjamin Griveaux est devenu porte-parole
  • Copié
avec AFP , modifié à
Au lendemain de l'annonce d'un remaniement dans le gouvernement Philippe, la presse ironise sur un suspense savamment orchestré pour un "remaniement a minima".

Le remaniement du gouvernement Philippe, annoncé depuis plusieurs jours, a été finalement dévoilé vendredi et pour la presse, c'est un remaniement a minima, qui s'apparente même plutôt à un réajustement après pourtant une longue attente.

"Rien de franchement révolutionnaire". "Tout ça pour... ça", ironise Le Parisien, en pages intérieures. "Attendu en début de semaine, ce n'est finalement qu'hier soir à 19 heures que le mini-remaniement a été annoncé. Un porte-parole, deux secrétaires d'État... rien de franchement révolutionnaire", s'agace le quotidien qui enfonce le clou, "et pourtant le suspense aura duré toute la semaine."

Un gouvernement moins "resserré'. "C'est ce qu'on appelle prendre le temps de la réflexion", explique Marcelo Wesfreid, dans Le Figaro qui relève "un remaniement ministériel a minima." Mais il aurait pu "en être tout à fait différemment. Le président a en effet hésité à amplifier le mouvement des nominations", assure le journaliste du quotidien conservateur, qui veut voir dans cette hésitation "une évolution palpable. Emmanuel Macron ne semble plus aussi attaché qu'avant à l'idée d'un gouvernement 'resserré'."

Un "casting représentatif de la méthode Macron". "Sans cesse annoncé, sans cesse remis au lendemain, le troisième remaniement de l'ère Macron aura mis une semaine à se concrétiser pour tomber vendredi soir via un communiqué", s'étonne également dans Libération Dominique Albertini. Pour ce dernier, désormais le gouvernement est "largement composé d'experts et de novices" et "pas tous préparés à produire une défense tous azimuts de l'exécutif", prévient-il.

"Une techno, un socialiste et un fidèle de la première heure, le remaniement annoncé depuis le début de la semaine a livré un casting représentatif de la méthode Macron", constate sobrement Le Monde, sur son site.

Un "rééquilibrage" à gauche. Denis Daumin, de la Nouvelle République du Centre-Ouest, avoue qu'il "n'attendait plus le remaniement, promis dix fois puis repoussé." "Comment l'Élysée a fait son marché ? Rien de bouleversant. Un ajustement, une retouche, un rééquilibrage. À gauche surtout", note l'éditorialiste.

Un avis partagé dans L'Est Républicain, par Philippe Marcacci pour qui ce n'est "pas vraiment un remaniement. Plutôt un ajustement." "Les nouveaux arrivants ont plus des allures d'experts que de politiques. Une opération casting savamment orchestrée", conclut-il.

Un remaniement limité. Emmanuel Macron a finalement dévoilé vendredi son mini-remaniement avec la promotion de Benjamin Griveaux, un de ses fidèles, comme porte-parole du gouvernement, le maintien du patron de LREM Christophe Castaner, et la nomination de deux secrétaires d'État à Bercy venus de la gauche, le député PS Olivier Dussopt et du privé, Delphine Gény-Stephann, une cadre dirigeante de Saint-Gobain. Attendue en début de semaine, l'annonce de ce remaniement a été repoussée à plusieurs reprises, officiellement en raison de la vérification du patrimoine des nouveaux entrants.