Remaniement : les nouveaux visages du gouvernement

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PRESENTATION - Azoulay, Bareigts, Méadel, Grelier, Geoffroy : de nouvelles têtes ont fait leur entrée au gouvernement jeudi.

Chaque remaniement est l’occasion de découvrir de nouvelles têtes et celui annoncé jeudi en compte de nombreux. Le gouvernement Valls III comprend en effet dix nouveaux entrants, dont huit n’ont jamais exercé de fonctions gouvernementales. Certains sont même inconnus du grand public. Europe 1 fait les présentations.

LES PETITS NOUVEAUX

Audrey Azoulay : ministre de la Culture et de la Communication
Née en 1972 au Essaouira (Maroc). Conseillère culturelle de François Hollande.

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© Capture d'écran du site du Centre National du Cinéma, vidéo datant de 2012

Sa formation : maîtrise de gestion à Paris Dauphine, IEP Paris, ENA.
Sa vie avant la politique : magistrate à la cour des comptes, elle a suivi le secteur audiovisuel public avant d’intégrer le Centre national du cinéma (CNC) en 2006 puis de devenir conseillère culturelle de François Hollande en 2014.
Son parcours en politique : Aucun.
Sa particularité :Audrey Azoulay prend la place de Fleur Pellerin qui était dans la même promotion qu’elle à l’ENA. Elle devrait d’ailleurs être mieux accueillie par le monde de la culture, notamment en raison de sa passion pour le cinéma. Bien que néophyte en politique, elle en connait les arcanes : son père, André Azoulay, est le conseiller du roi marocain Mohammed VI.

Ericka Bareigts : secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargée de l’égalité réelle
Née en 1967 à Saint-Denis de la Réunion. Députée PS de la Réunion.

11.02.Ericka Bareigts.RICHARD BOUHET  AFP.1280.640

Sa formation : diplômée en droit des affaires internationales.
Sa vie avant la politique : cadre territorial, en disponibilité depuis 2012. 
Son parcours politique : conseillère municipale à Saint-Denis de la Réunion (2008), conseillère régionale (2010), députée de la Réunion (2012), actuelle secrétaire nationale du PS aux Outremers.
Sa particularité : C’est une femme de caractère et une militante de la première heure puisqu'elle adhère au PS dès ses 19 ans. Son autre combat ? Défendre les Français d’outremer, notamment lorsque Nadine Morano déclara en septembre 2015 que la France était un "pays de race blanche". "Pour moi, députée noire de la République, la France décrite par Mme Morano, n'est pas la mienne", lui répliqua-t-elle en septembre 2015, provoquant une ovation de la gauche à l’Assemblée nationale.

Juliette Méadel : secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargée de l’aide aux victimes
 Née en 1974 à Paris. Porte-parole du PS.

Juliette Méadel

© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Sa formation : ENA, docteur en droit privé.
Sa vie avant la politique : rapporteure à la Cour des Comptes, elle devient avocate d’affaires et multiplie les voyages entre la France et les Etats-Unis. 
Son parcours politique : si elle n’a jamais exercé de fonction élective, elle a en revanche grimpé tous les échelons du PS. Membre du secrétariat national en 2005, elle a ensuite rejoint le Bureau national, le Conseil national, avant de devenir porte-parole. Elle y était également en charge du dossier Industrie, Numérique, Economie Sociale et Solidaire.
Sa particularité : Cette mère de trois enfants est tout sauf une néophyte de la politique : son père était l'ancien directeur de cabinet d'Edith Cresson à Matignon. Autre particularité, elle est proche de Ségolène Royal, pour qui elle a milité en 2007. C'est la deuxième fois de l'histoire de la Ve République qu'un Secrétariat d'Etat aux victimes est créé. 

Estelle Grelier : secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités territoriales, chargée des collectivités territoriales
Née en Née en 1973 à La Roche sur Yon, en Vendée. Députée PS de Seine-Maritime.

11.02.Estelle Grelier.ASSEMBLEE NATIONALE.1280.640

Sa formation : IEP de Grenoble, DESS sur les relations franco-allemandes et les institutions européennes
Sa vie avant la politique : elle n’en a pas vraiment eu puisqu’elle commence sa carrière en 1995 en tant qu’assistante parlementaire, avant de devenir directrice de cabinet à la mairie de Fécamp en 1999. 
Son parcours politique : conseillère municipale à Fécamp (2001), conseillère régionale de Haute-Normandie (2004), présidente de la communauté de commune de Fécamp (2008), députée européen (2009), députée de Seine-Maritime (2012).
Sa particularité : Il est encore difficile de la cerner puisqu’elle multiplié les centres d’intérêt. En charge du dossier "Justice sociale et cohésion territoriale" au sein du PS, elle est par ailleurs membre de la commission parlementaire des affaires étrangères et préside le groupe "Automobile". Sans oublier la rédaction de rapports parlementaires consacrés aux domaines de la pêche, de  la fiscalité et du budget européen.

Hélène Geoffroy : secrétaire d’Etat auprès du ministre de Ville, de la Jeunesse et des Sports, chargée de la Ville
Née en 1970 à Creil, dans l’Oise. Députée PS du Rhône

11.02.Helene Geoffroy.ALAIN JOCARD  AFP.1280.640

Sa formation : école polytechnique
Sa vie avant la politique : chargée de recherche à l’Ecole nationale des travaux publics de l’Etat.
Son parcours politique : conseillère municipale (2001), conseillère générale du Rhône (2004), députée du Rhône (2012), maire de Vaulx-en-Velin (2014), 10e vice-présidente de la communauté urbaine de Lyon (2014).  Elle est également Secrétaire nationale du PS, déléguée à la lutte contre l'exclusion
Sa particularité : Hélène Geoffroy a choisi mercredi de voter... contre la réforme constitutionnelle qui instaurait la déchéance de nationalité dans la Constitution. Elle est taillée pour son nouveau poste : Hélène Geoffroy a ravi la commune de Vaulx-en-Velin aux communistes, qui la tenaient depuis près de 70 ans, et se veut la représentante des banlieues populaires.

LES TÊTES DÉJÀ CONNUES

Ils n’ont jamais été ministre ni secrétaire d’Etat mais sont des figures déjà bien connues de la vie politique française. Et bizarrement, il ne s’agit que d’écologistes.

ALAIN JOCARD / AFP cosse pompili placé

© ALAIN JOCARD / AFP

Emmanuelle Cosse : ministre du Logement et de l’Habitat durable
Née en 1974 à Paris, secrétaire nationale d’Europe Ecologie Les Verts (EELV)

La secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts, qui a un long parcours militant, reprend le porte-feuille du logement occupé par Cécile Duflot, une autre écologiste, entre 2012 et 2014. Une mission pour le moins risquée puisque Manuel Valls n'a, depuis son arrivée à Matignon, cessé de vouloir détricoter la loi ALUR concoctée par Cécile Duflot.

Jean-Vincent Placé : secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé de la réforme de l’Etat et de la Simplification
Né en 1968 à Séoul, sénateur de l'Essonne

Cette fois-ci, c'est la bonne. Après avoir maintes fois espéré intégré le gouvernement au cours des derniers remaniements, Jean-Vincent Placé y est enfin arrivé. Il faut dire que le sénateur n'a pas hésité à quitter EELV pour fonder le parti Ecologistes!, proche du PS, et montrer ainsi que les écologistes ne peuvent agir qu'au sein d'une coalition. C'est désormais chose faite puisqu'il va gérer le dossier de la réforme de l'Etat, une mission pour laquelle son entregent, sa gouaille et son sens de la tactique seront utiles.

Barbara Pompili : secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, chargée de la biodiversité
Née en 1975 à Bois-Bernard, dans le Pas-de-Calais. Députée EELV de la Somme

Devenue familière du grand public depuis qu'elle copréside le groupe écologiste de l'Assemblée nationale, Barbara Pompili franchit un cap en intégrant le gouvernement. Tout sauf une surprise pour une députée qui a su s'exposer médiatiquement et n'a jamais caché qu'elle préférait gouverner, quitte à faire des concessions, plutôt que de rester cantonnée à une écologie de combat. C'est d'ailleurs la raison de son départ d'EELV, en septembre 2015. Spécialiste des questions d'éducation et de handicap, le gouvernement lui a toutefois confié le secrétariat d'Etat liée aux questions environnementales.

LES REVENANTS

Ils ont déjà été ministres mais font leur retour après plusieurs années loin du pouvoir.

Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères et du Développement international

Né en 1950 à Maulévrier, en Maine-et-Loire. Député de Loire-Atlantique

Premier ministre de 2012 à 2014, il intègre donc le gouvernement de son successeur. Il faut dire que Matignon avait besoin de quelqu'un d'expérimenté, loyal et fiable pour occuper le poste très sensible de ministre des Affaires étrangères et succéder à Laurent Fabius. L'ancien maire de Nantes, germanophone, réalise au passage une première sous la Ve République : jamais encore un chef du gouvernement n'était revenu depuis 1958 au gouvernement avec un "simple" portefeuille sous la même présidence.

Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités territoriales
Né en 1946 à Toulouse, en Haute-Garonne. Président du Parti radical de gauche

A l'image de Jean-Vincent Placé, l'ancien sénateur de Tarn-et-Garonne espérait intégrer le gouvernement depuis 2012 et ne s'en cachait pas. Le soutien inconditionnel de son parti au PS a finalement payé et lui permet de revenir aux affaires, lui qui avait été deux fois secrétaire d'Etat puis ministre délégué au Tourisme sous François Mitterrand.