Régionales : le casse-tête du Parti socialiste pour le deuxième tour

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Margaux Baralon avec William Galibert
L'HEURE DU CHOIX - L'arbitrage entre fusion de listes, retrait ou maintien devrait se faire dimanche soir, sans que le président de la République ne se mette en première ligne.

Fusion de listes, retrait ou maintien ? Dimanche soir, après le premier tour des élections régionales, les socialistes vont devoir trancher et choisir leur stratégie pour le second tour. L'enjeu est de taille : d'une part, contrer le Front National, que les sondages donnent gagnant au premier tour, voire au second, dans plusieurs régions. D'autre part, éviter d'ajouter une crise politique à la défaite probable de la gauche en empêchant chaque candidat de n'en faire qu'à sa tête. "Nous voulons une soirée maîtrisée mais il y aura du pain sur la planche", reconnaît d'ailleurs Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS.

La fusion évoquée... L'idée d'une fusion droite-gauche des listes électorales si le Front national arrive en tête au premier tour a, un temps, été évoquée. Elle permettrait en effet aux socialistes de siéger au Conseil régional et d'en voter le budget par exemple, même sans avoir de poste exécutif. Mieux, selon certains, que de ne pas siéger du tout. A demi-mot, le Premier ministre Manuel Valls s'y était dit favorable, estimant que l'arrivée au pouvoir de l'extrême serait "un drame" et qu'il fallait tout faire pour l'empêcher. Un ministre avait également proposé une alliance, selon France Info.

…Avant d'être écartée. Mais l'idée était loin de faire l'unanimité. Martine Aubry comme Jean-Christophe Cambadélis ont pris leurs distances avec Manuel Valls comme avec le fameux ministre anonyme, sévèrement taclé par le premier secrétaire du PS. Quant à Nicolas Sarkozy, il a définitivement opposé une fin de non-recevoir au Premier ministre. "Je ne rendrai pas ce service au FN", a-t-il déclaré au micro d'Europe 1 mercredi. Selon lui, une fusion donnerait en effet du crédit au thème de "l'UMPS" développé par Marine Le Pen, scrutin après scrutin.

Le maintien dans certains cas. Reste alors le retrait, pour faire fonctionner le front républicain, ou le maintien. La seconde option devrait être choisie si le total des voix de gauche est supérieur à celui des voix de droite. C'est là-dessus que compte véritablement Jean-Christophe Cambadélis, qui fait le pari que les socialistes auront plus de reports de voix potentiels, quand la droite est limitée par la popularité de l'extrême-droite.

Le retrait difficile à imposer. Le retrait a été prôné par la maire de Paris, Anne Hidalgo. "Je préfère aucun socialiste dans un exécutif plutôt que le Front National à la tête de ces exécutifs", avait-elle dit au micro du Grand Rendez-vous d'Europe 1. Reste que cette option est fustigée par de nombreux cadres socialistes, qui arguent à la fois de la trop grande proximité de certains candidats de droite avec l'extrême-droite et de la possibilité de remporter des sièges même en arrivant en troisième position grâce au scrutin à la proportionnelle.

Un président très discret. L'arbitrage final se fera dimanche soir, entre le Premier ministre, le président de la République et le premier secrétaire du PS. Contrairement au soir du premier tour des élections départementales, en mars dernier, François Hollande devrait rester discret. Tout devrait se faire par téléphone, aucune réunion n'étant prévue à l'Elysée. Un moyen d'éviter de donner l'impression d'une crise et de montrer que, si défaite il y a, ce n'est pas encore une débâcle. 

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