Régionales : la gauche s’est unie (presque) partout

ADRIEN MORLENT / AFP pierre laurent emmanuelle cosse claude bartolone
Pierre Laurent, du Front de gauche, l'écologiste Emmanuelle Cosse et le socialiste Claude Bartolone ont uni leurs forces en Ile-de-France. © ADRIEN MORLENT / AFP
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A l’exception, notable, de la Bretagne, le Parti socialiste a fusionné avec les écologistes et le Front de gauche partout où il le pouvait.

La gauche en a terminé avec son marathon des négociations de l’entre-deux-tours. Et le Parti socialiste peut être satisfait. Partout, sauf en Bretagne, le PS est parvenu à rallier ses partenaires écologistes et du Front de gauche, quand ceux-ci étaient en position de fusionner. Des bisbilles demeurent, mais le plus dur est fait. Aucune fusion à signaler, en revanche, à droite.

  • La fusion dans sept régions

Au final, le Parti socialiste est parvenu à un accord avec ses partenaires dans sept régions. Avec Europe Ecologie-Les Verts et le Front de gauche (ou les communistes), dans trois territoires : Ile-de-France (voir tweet ci-dessous), Auvergne-Rhône-Alpes et Normandie. Quand le Front de gauche était purement et simplement éliminé, il s’est allié avec les seuls écologistes en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et Centre-Val-de-Loire. A noter qu’en Bourgogne-Franche-Comté, le PS reste seul, car aucun de ses partenaires potentiels n’est parvenu à franchir la barre des 5% des suffrages exprimés.

Des tensions, tout de même. Comme souvent en politique, les négociations ne sont pas faites sans heurts, et des désaccords persistent entre les adversaires d’hier, désormais alliés. Dans les Pays de la Loire, les discussions ont ainsi achoppé sur l’éternelle pierre de discorde que constitue l’aéroport de Notre-Dame-des Landes. Si un compromis a finalement été trouvé, les deux parties ont entériné leur "fort désaccord" et ont prévu la réalisation d'une "étude indépendante" sur l'optimisation de l’actuel aéroport de Nantes. En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, le candidat écologiste s’est rallié à reculons. "Je crois que là, il faut différencier la médecine d'urgence. Quand il y a le feu, il faut parfois réagir", a déclaré sur RMC Gérard Onesta, expliquant vouloir faire barrage au Front national. "Ensuite, il faudra passer au traitement de fond", a-t-il prévenu.   

  • Deux épines dans le pied : la Bretagne et Masseret

Les négociations ont tout de même abouti à un échec en Bretagne, où Jean-Yves le Drian et EELV ne sont pas parvenus à s’entendre, se renvoyant la responsabilité de l’échec. "Après une journée de négociations essentiellement sur le nombre d'élus, force est de constater qu'à regret ces discussions n'ont pas permis d'aboutir", a indiqué mardi Jean-Yves Le Drian dans un communiqué. "Les exigences d'Europe Ecologie n'ont pas permis d'aboutir à une entente équilibrée au regard des scores obtenus au premier tour." Sur Twitter, Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe-Ecologie-Les Verts, a dénoncé une "une attitude lamentable".

Pour autant, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, semble disposer d’une avance suffisante pour l’emporter, sans l’aide des écologistes, au second tour dimanche prochain.

Plus douloureux est le cas de Jean-Pierre Masseret en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Malgré les injonctions venues de la rue de Solférino, le candidat arrivé troisième dimanche dernier a refusé de retirer sa liste. Il se verra privé de l’investiture officiel du PS, avant, peut-être des sanctions plus lourdes. Surtout, si le FN venait à s’imposer, beaucoup le tiendrait pour responsable.

  • Calme plat à droite

Les Républicains et l’UDI s’étaient unis dès le premier tour, alors, forcément, en, matière de fusion, la droite n’avait pas grand-chose à faire entre les deux tours. Debout la France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan, avait tout de même dépassé les 5% dans deux régions, l’Ile-de-France (6,6%) et en Bourgogne-France-Comté (5,2%), mais malgré un coup de fil dès dimanche soir de Valérie Pécresse au député-maire d’Yerres, celui-ci a rapidement mis fin à tout suspense. Lundi, il a affirmé que son parti restait fidèle à son slogan ‘ni système, ni extrêmes’. C'est pourquoi, Debout la France ne donnera aucune consigne de vote pour ce second tour." La droite aborde donc le second tour sans réserves de voix. Et cela pourrait bien s’avérer destructeur.