Régionales en Paca : ces déçus du FN qui défient Marion Maréchal-Le Pen

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© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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Jacques Bompard, le rival local de la députée du Vaucluse, conduira une liste sur laquelle figurent des conseillers régionaux sortants restés fidèles à Jean-Marie Le Pen.

A deux mois des élections régionales, voici une épine dans le pied de Marion Maréchal-Le Pen. Jacques Bompard, le grand rival de la députée FN dans son fief du Vaucluse, a déclaré fin septembre sa candidature aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Et le maire d'Orange aura sur sa liste des conseillers régionaux sortants du... Front national. En désaccord avec la ligne du FN, ces dissidents ont fait savoir la semaine dernière qu'ils allaient concurrencer leur ancien parti.

La Ligue du Sud à la manœuvre. "Nous sommes très contents que Jacques Bompard ait accepté de conduire cette liste", se félicite Lydia Schénardi, conseillère régionale qui a quitté le FN cet été après l'exclusion de Jean-Marie Le Pen. "Il compte à son actif une bonne gestion de la ville d'Orange, où il a été élu et réélu, et il est aussi député", souligne-t-elle. A l'entendre, les déçus frontistes en Paca auraient demandé à Jacques Bompard, qui a démissionné du FN en 2005 pour fonder la Ligue du Sud, de conduire une liste qu'ils auraient formée. Dans l'entourage de Jacques Bompard, on a une vision légèrement différente des choses. "C'est une liste qui s'est d'abord constituée autour de l'appareil de la Ligue du Sud et qui comptera quelques conseillers régionaux du FN", explique à Europe 1 un collaborateur du député-maire.

Outre des élus de la Ligue du Sud et les déçus du FN, la liste Bompard revendique aussi la présence de membres du Parti de la France, mouvement d'extrême droite fondé par l'ex-FN Carl Lang, et d'anciens de Debout la France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan, sans donner de nom pour l'instant. Les têtes de listes départementales devraient être officialisés dans quelques jours, "à la fin de cette semaine ou au début de la suivante", explique-t-on dans l'entourage de Jacques Bompard.

Jean-Marie Le Pen "pas à l'initiative". Faut-il voir derrière la démarche des ex-FN qui ont rejoint la bannière de Jacques Bompard la main de Jean-Marie Le Pen ? Cet été, en pleine brouille avec sa fille Marine Le Pen, le cofondateur du FN avait laissé entendre qu'il pourrait soutenir une liste dissidente en Paca, voire se présenter lui-même. "Jean-Marie Le Pen nous laisse faire, mais il n'est pas à l'initiative de cette liste", assure toutefois Lydia Schénardi, qui fait partie de ses proches. Même si les candidats dissidents lui sont restés fidèles et dénoncent ce que Lydia Schénardi appelle "la dérive gauchisante de Florian Philippot", bras droit de Marine Le Pen et ennemi juré de son père.

Une "vengeance" selon Marion Maréchal-Le Pen. De son coté, Marion Maréchal-Le Pen minimise cette concurrence sur sa droite. "Je ne m'en inquiète pas outre mesure, je le déplore", a déclaré la députée du Vaucluse sur France 3 Provence, samedi, en estimant que ces dissidents agissaient par "rancœur, amertume, vengeance". "Beaucoup avaient postulé pour être sur les listes du Front national", a taclé l'élue. Reste à savoir si cette "vengeance" lui coûtera des points au scrutin de décembre.

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