A l'issue du second tour des régionales dimanche, le candidat socialiste Claude Bartolone a perdu la région Île-de France face à Valérie Pécresse (LR). 1:43
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J.D avec Ariane Lavrilleux , modifié à
Les électeurs de Bobigny, en Seine Saint-Denis, s'inquiètent pour l'avenir de leur département, après la défaite du candidat socialiste Claude Bartolone au second tour des régionales dimanche.

A l'issue du second tour des régionales dimanche, le candidat socialiste Claude Bartolone a perdu la région Île-de France face à Valérie Pécresse (LR). A environ deux points (43,80 % pour Les Républicains et 42,18% pour la gauche), la région bascule ainsi de nouveau à droite après 17 ans à gauche. Dans le département de Claude Bartolone, la Seine-Saint-Denis, dont il dirige le conseil général, c'est la déception. Reportage à Bobigny.

"Il s'est tiré une balle dans le pied". A la sortie des bureaux de vote, les urnes restent à moitié vides. Les électeurs socialistes accusent d'abord l'abstention d'être le premier coupable de la défaite de leur candidat. Mais d'autres, comme Jawad, en veulent surtout à Claude Bartolone pour ses attaques contre Valérie Pécresse, en particulier pour avoir dit qu'elle défendait "en creux", "Versaille, Neuilly et la race blanche" : "Il a été bête. Pour moi, il n'aurait jamais du répondre comme ça. Lui, il a voulu défendre la classe ouvrière, les pauvres de Seine-Saint-Denis et la classe immigrée. Mais après les Français de souche, ils se disent 'on va payer des impôts pour la Seine-Saint-Denis'", explique l'électeur au micro d'Europe 1. "Je préfère aller dans le sens de Paris et gagner la région, que aller dans le sens de la Seine-Saint-Denis et tout perdre. Il s'est tiré une balle dans le pied".

Un département sanctionné par cette défaite. La crainte aujourd'hui c'est de voir tout le département sanctionné par cette défaite. Sonia, responsable associative à Bobigny, s'inquiète de plus recevoir un centime de subvention : "Cela me fait un peur. Déjà que les aides ont diminué, nous sommes limités dans nos actions, qu'est ce qu'on va récolter ?". Même angoisse du côté des élus, comme Sadi Abdel, conseiller municipal et départemental : "J'espère que le tramway (le T1) ne sera pas remis en cause sous prétexte que Pécresse arrive parce que son ami c'est le maire de Noisy-le-Sec", s’inquiète-t-il. Pour un électeur du Front de Gauche dépité, en tout cas, c'est sûr : "en Seine Saint-Denis, on va vivre pendant 5 ans entre parenthèses."