Réforme territoriale : "à terme, il y aura un peu moins de postes", assure Lebranchu

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Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, est revenue sur la réforme territoriale.

De 22 à 13 régions. Une liste "provisoire" des capitales des 13 nouvelles régions issues de la réforme territoriale doit être dévoilée vendredi en Conseil des ministres. Dans ces nouvelles capitales seront installées les futures préfectures. Limoges, Metz ou encore Amiens perdront donc la plupart de leurs fonctionnaires d'Etat, au profit de Bordeaux, Strasbourg ou Lille. De quoi éloigner l'Etat des territoires ?

"Nous n'avions plus assez de fonctionnaires". "L'Etat considère qu'il doit suivre le mouvement des grandes régions", répond Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, invitée vendredi d'Europe 1. "Moi je me bats pour ne pas tout localiser dans la même ville. Il faut des équipes qui ne soient pas trop éloignées de leur lieu de travail. Il y a déjà eu une première réforme qui avait rassemblé nos fonctionnaires dans les chefs lieux de région. Nous n'avions plus assez de fonctionnaires dans les territoires, y compris au niveau des départements. Il faut regarder celles qui doivent rester dans les territoires. Il faut éviter de provoquer un sentiment d'abandons des citoyens", argumente-t-elle.

Et de compléter : "mais nous ferons des économies sur les équipes de support - les payes, les affectations, les déplacements - ces fonctions qui ne nécessitent pas d'être présentes sur le terrain. Il faut les rassembler", martèle la ministre, qui reconnaît "qu'à terme, il y aura moins de postes" dans les préfectures. 

"Des régions plus solidaires". Marylise Lebranchu se veut catégorique : les nouvelles régions ne seront affaiblies. "L'objectif est bien d'avoir des régions qui ont plus de moyens de se battre. On a des régions plus fortes, des régions qui ont plus de moyens, plus de ressources. L'Auvergne actuellement, c'est un PIB par habitant de 21.000 euros. Avec Rhône-Alpes, cela montera à 25.000 euros. Nous voulons des régions plus solidaires".

"Le plus à plaindre, c'est François Rebsamen". La ministre est également revenu sur la volonté de François Rebsamen, le ministre du Travail, de redevenir maire de Dijon, après le décès de son ami Alain Millot. "C'est une situation inédite. Affectivement, c'est un deuil pour François Rebsamen. Il est dans une situation difficile pour lui même. Il faut raisonner avec ces éléments-là", argumente Marylise Lebranchu. "C'est également difficile pour une équipe municipale de changer deux fois de maire. François Rebsmen connaît bien sa ville. Il avait réussi à transmettre le flambeau à quelqu'un. Il semble que ça soit plus difficile maintenant. Gérer une ville, ne pas la mettre en difficulté, conduire une équipe municipale et un ministère... Je pense que le plus à plaindre aujourd'hui, nonobstant la douleur de la famille, c'est François Rebsamen lui même".