Réforme de la fiscalité locale en 2020 : pour Baroin, Macron "ouvre le jeu"

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Le président de l'AMF se félicite de la remise à plat annoncée par le président de la République de l'imposition locale, alors que la politique fiscale de l'exécutif a été vivement critiquée ces dernières semaines par les maires de France.
INTERVIEW

Devant les maires de France, Emmanuel Macron, largement critiqué par les édiles pour les économies demandées et la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des ménages, a annoncé jeudi une grande refonte de la fiscalité locale pour 2020. Une ambition saluée par François Baroin, le président de l'Association des maires de France. "Il ouvre le jeu, c'est ce qui est important, sur une grande réforme fiscale locale qui devrait garantir – c'est son engagement –  la liberté des collectivités territoriales de s'administrer, et aussi le cadre général que nous demandons de conserver le lien entre l'habitant et la commune", a réagi le maire de Troyes vendredi, au micro de la matinale d'Europe 1.

La taxe de la discorde. Pour autant, François Baroin continue de condamner la surpression progressive de la taxe d'habitation. "En la supprimant pour 80% - sachant que déjà 42% des gens ne la paye pas -, en disant que c'est injuste, et si vous la gardez pour 20% en disant que c'est juste, il y a un problème constitutionnel d'égalité devant l'impôt, et un problème de concentration de l'effort si vous devez augmenter les taux pour les 20% restant", pointe-t-il.

"La commune, fille de la Révolution française". Emmanuel Macron a également promis aux maires de ne plus modifier la carte territoriale, alors que certains responsables politiques estiment que la France compte trop d'échelons locaux. Pour François Baroin, la commune doit être sanctuarisé : il ne faut pas, selon lui, obliger les maires des petites communes à se regrouper en une seule entité. "La commune c'est une fille de la Révolution française, c'est une institution", rappelle-t-il. "Elle permet, par des bénévoles, de travailler aux côtés des populations". 

"Remplacer les bénévoles engagées, qui sont des élus sincères qui se battent matin, midi et soir, week-end compris, au service de leur population pour faire en sorte que ça se passe bien par des fonctionnaires qui, à terme, coûteront six fois plus cher, je ne pense pas que ce soit une bonne politique", fustige-t-il. "Il faut arrêter le discours : 'il y a trop de commune'. Qu'il y ait de la mutualisation, de l'intercommunalité, on le fait depuis des années, et ça se poursuit".