Référendum du PS : socialistes et écologistes à couteaux tirés dans le Nord

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Lionel Gougelot et L.H. , modifié à
Les militants socialistes accusent EELV de faire bande à part. "Une magouille politique", rétorque la tête de liste écologiste.

Le vote commence vendredi et durera tout le week-end. Le Parti socialiste organise un référendum pour "l'unité de la gauche" aux élections régionales. Dans le département du Nord, fief historique du PS, il y aura plus de 120 bureaux de vote. Dirigeants et militants socialistes veulent faire de cette consultation un moyen de mettre en cause les écologistes, qui ont refusé de faire alliance avec le PS malgré la puissance du Front national de Marine Le Pen, donnée en tête dans les sondages.

Le FN et la droite, "la peste et le choléra". Dorian et Romain, jeunes militants PS, sont dans les starting-blocks. Ils seront sur le marché dès les premières heures de la matinée, puis dans leurs sections, pour appeler les sympathisants de gauche à voter en faveur de l'unité et convaincre que ce référendum peut provoquer un sursaut. "Plus ça va, plus je trouve que les gens sont extrêmement concernés. La gauche part en ordre dispersé pour les prochaines élections et ils trouvent ça extrêmement dommageable", assure Dorian au micro d'Europe 1. Le militant dénonce pêle-mêle "'extrême droite et la droite extrême. Face à la peste et au choléra, il faut qu'on se mobilise".

"Une magouille politique". Un message adressé aux candidats d'Europe Ecologie-Les Verts, accusés de faire le jeu du FN et de la droite dans la région Nord en refusant l'union dès le premier tour. Un faux procès pour Sandrine Rousseau, tête de liste écologiste. "J'ai l'impression que la seule obsession de Jean-Christophe Cambadélis actuellement, c'est de désigner les coupables avant l'élection, mais c'est un peu trop facile", s'agace la conseillère régionale. "On est en plein dans ce qui fait fuir les gens, de la politique politicarde", ajoute l'élue, qui fustige "une magouille politique".

Scepticisme des cadres PS. En privé, beaucoup de responsables socialistes ne se font aucune illusion sur l'impact de ce référendum-pétition. "Ce sera un coup pour rien", confie un élu. "Le seul rendez-vous qui compte, c'est celui des urnes". En décembre, donc.