Qui sont ces grands héros de la Résistance qui entrent au Panthéon ?

Panthéon Résistance
Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay, ces quatre grands noms de la Résistance, font leur entrée au Panthéon. © AFP/ Montage : Europe 1
  • Copié
avec AFP , modifié à
PORTRAITS - Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay, ces quatre grands noms de la Résistance, font leur entrée au Panthéon mercredi. 

Il y a eu Jean Moulin et André Malraux avec son fameux "Entre ici, Jean Moulin" prononcé en 1964. Ce mercredi, il y aura François Hollande face à quatre grands noms de la Résistance : Jean Zay, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Tous les quatre feront leur entrée au Panthéon, cette nécropole des grands hommes et femmes de la République française, située au cœur de Paris, dans le Ve arrondissement.

Portrait de ces quatre figures de la Résistance qui rejoignent Victor Hugo, Voltaire ou Jean Jaurès.

Pierre Brossolette

© AFP

 Pierre Brossolette, l’intellectuel brillant

C’est l’un des chefs les plus prestigieux de la Résistance. Pierre Brossolette préféra la mort plutôt que de livrer ses secrets sur la France libre. Né en 1903 à Paris dans une famille laïque, républicaine et socialiste, il est reçu premier à Normale sup et décroche l’agrégation d’histoire. Après avoir travaillé au journal de Léon Blum, Populaire, Pierre Brossolette entre dans la clandestinité dès 1941. Il avait été interdit d’enseigner par Vichy. A Londres, il se rallie à de Gaulle mais reste un indiscipliné et s’oppose à Jean Moulin. Il est arrêté en Bretagne puis est torturé pendant deux jours au siège parisien de la Gestapo. Le 22 mars 1944, il se jette par la fenêtre sans avoir parlé.

 

 

 

 

 

 

G. de Gaulle-Anthonioz

© AFP

Geneviève de Gaulle-Anthonioz, la combattante infatigable

Nièce du général, Geneviève de Gaulle-Anthonioz a combattu toute sa vie ce qu’elle appelait "l’inacceptable". Etudiante en histoire, elle rejoint le Réseau du Musée de l’Homme, un des premiers créés à Paris. Dénoncée et arrêtée en 1943, elle est internée à Fresnes, puis déportée en janvier 1944 à Ravensbrück. Elle y côtoiera notamment Germaine Tillion. Une histoire qu’elle ne racontera qu’à la fin de sa vie dans La traversée de la nuit. Revenue de l’enfer, elle travaille au ministère de la Culture avec André Malraux. Mais, en 1958, elle fait la rencontre du père Joseph Wresinski, créateur du mouvement "Aide à toute détresse", qui deviendra ATD Quart-Monde. En 1964, elle prend la tête de l’association. En 1998, elle est la première femme décorée de la Grand-Croix de la Légion d’honneur. Elle décède en 2002.

 

 

 

 

 

Germaine Tillion

© AFP

Germaine Tillion, l’ethnologue héroïne de la Résistance

Héroïne de la résistance, grande ethnologue, inlassable combattante des droits de l’homme...Tous ces qualificatifs s’appliquent à Germaine Tillion. Née en 1907 dans une famille d’intellectuels catholiques, elle fût l’élève du sociologue Marcel Mauss et partit enquêter en 1934 dans les Aurès sur la population berbère. Elle participa à la création du Réseau Musée de l’Homme avant d’être déportée trois ans à Ravensbrück avec sa mère qui n’en reviendra pas. A son retour des camps, elle travaillera au CNRS et à l’Ecole pratique des Hautes Etudes. En 1955, elle renoue avec l’Algérie où elle analyse les dysfonctionnements de la société coloniale, enquête sur la torture. Elle meurt en 2008.

 

 

 

 

 

 

Jean Zay

© AFP

Jean Zay, le ministre visionnaire

Jean Zay a tout simplement un parcours extraordinaire. Né en 1904, ce républicain profondément humaniste se lance en politique aux côtés de la gauche radicale, après avoir été journaliste et avocat. Plus jeune député de France à 27 ans, puis ministre de l’Education du Front populaire à 31 ans, Jean Zay démocratise l’enseignement et la culture. On lui doit la scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans, l’éducation physique à l’école, l’interdiction du port d’insignes politiques et religieux dans les établissements scolaires. Jean Zay est aussi le fondateur du Festival de Cannes, celui qui a l’idée du Palais de la Découverte, du CNRS ou de l’ENA. Il démissionne dès le 1er septembre 1939, pour rejoindre son poste aux armées, et s'embarque avec 26 autres parlementaires pour Casablanca à bord du "Massilia". Arrêté à Rabat, le 16 août 1940, renvoyé en métropole, il est condamné pour "désertion" à la déportation perpétuelle et à la dégradation militaire. Il croupit près de quatre ans en prison. Le 20 juin, il est tiré de sa cellule et abattu dans une carrière abandonnée. Plus tard, l’un de ses assassins arrêté dira qu’il est mort en s'écriant: "Vive la France".

 

 

 

 

>> A écouter le récit de Franck Ferrand sur l'entrée de ces quatre résistants au Panthéon :