Matthias Fekl, Emmanuelle Cosse, Ségolène Royal, Jean-Marc Ayrault crédit : AFP / montage Europe 1 - 1280 2:14
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Matthieu Bock édité par M.R.
Avocat, cheffe d'entreprise, député ou encore paisible retraité, chaque ancien ministre s'est construit une nouvelle carrière après avoir quitté les ors des palais de la République.
L'ENQUÊTE DU 8H

Depuis la nomination du gouvernement d'Edouard Philippe lundi dernier, les ministres du mandat précédent ont dû quitter leurs fonctions. Chacun a préparé son avenir : une paisible retraite pour certains, la fondation d'une ONG pour d'autres ou encore une campagne électorale.

Un retour à la vie civile. Jean-Marc Ayrault, ancien ministre des Affaires étrangères, devrait retrouver une vie plus paisible. Il l'avait déjà annoncé, il passera le plus clair de son temps en famille et recommencera à sillonner les routes de France et d'Europe avec son camping-car. Il devrait malgré tout présider une mission sur la "Mémoire de l'Esclavage", que lui avait confié le président Hollande et donner quelques conférences, mais uniquement sur son expérience à Matignon puisqu'il a également été Premier ministre de François Hollande.

Une nouvelle vie également pour Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du Logement, désormais candidate en Seine-Saint-Denis pour les législatives. Elle a récemment raconté comment elle avait dû racheter un pass Navigo en sortant de son ministère. Car sans mandat ministériel, plus de voiture avec chauffeur.

Quant à Michel Sapin, l'ancien ministre de l'Économie et des Finances, n'a rien prévu pour le moment. Il va soutenir son suppléant dans l'Indre. Mais à part ça, il attend. Il se verrait bien à la tête du Fonds monétaire européen, sorte de FMI de la zone euro, qui pourrait bientôt voir le jour.

De ministre à avocat ou cheffe d'entreprise. Certains anciens ministres comptent réorienter leur carrière. Pour Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre, le changement est radical. Il avait annoncé qu'il se retirerait de la vie politique. Il ne se représente pas aux législatives et ira simplement soutenir les candidats socialistes. Celui qui a également été ministre de l'Intérieur envisage de redevenir avocat. Ce qui ne l'empêchera pas de briguer une présidence, celle de l'Association de soutien au parc botanique de Cherbourg, ville dont il fut le maire pendant plus de dix ans.

Quant à Ségolène Royal, l'ancienne ministre de l'Écologie et de l'Environnement lance son ONG écologiste qui sera fondée sur le Manifeste pour une justice climatique, le livre qu'elle a publié il y a quelques semaines. Elle envisage également de créer une entreprise dans le domaine de la croissance verte et de la finance verte. Récemment, dans une émission télé, elle s'est même amusée à faire croire qu'elle pourrait devenir chroniqueuse politique.

Prochaine étape, les législatives. Certains anciens ministres enfin ne veulent pas évoquer leur "vie d'après", car ils ont toujours un espoir de continuer la politique. Ce sont ceux qui se présentent aux élections législatives. Ce sera le cas de Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l'Éducation nationale, à Villeurbanne ou encore à de Matthias Fekl, ancien ministre de l'Intérieur, dans le Lot-et-Garonne.

Au total, une dizaine d'anciens ministres se présente aux élections législatives. Et pour certains, ce sera compliqué puisqu'ils auront face à eux un candidat de La République en marche!. En cas de défaite, on ne connaît pas encore leurs plans d'avenir.