Quelle place pour le Front de gauche ?

. Avec les 11,1% de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle, le Front de gauche (FG) veut aussi jouer sa carte.
. Avec les 11,1% de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle, le Front de gauche (FG) veut aussi jouer sa carte. © MAXPPP
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Alors que la nouvelle majorité de gauche se dessine, Mélenchon veut aussi jouer sa carte. 

François Hollande vient tout juste d'être élu à la présidence de la République et les contours de la nouvelle majorité  de gauche se dessinent déjà. Les responsables d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ont décidé, mardi, de participer au futur gouvernement, si jamais François Hollande faisait appel à eux. Forts de leur accord scellé à l'automne avec le PS, les écologistes comptent également obtenir entre 18 à 24 députés, contre 4 sortants, de quoi former un groupe parlementaire. Avec les 11,1% de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle, le Front de gauche (FG) veut aussi jouer sa carte.

Discussions en cours pour les législatives

En vue des législatives, le Front de gauche, qui espère un groupe renforcé jusqu'à une trentaine de députés (19 sortants dont 16 PCF et apparentés), a engagé des discussions avec le PS, là où le FN pourrait empêcher la gauche d'être présente au second tour. Interrogé mercredi sur les négociations avec le Front de gauche et les Verts pour les élections législatives, Stéphane Le Foll l'a confirmé : "les discussions avancent". "Ça se passe au parti, il y a eu des rencontres, les discussions avancent. On aura un accord au niveau des législatives", a indiqué l'eurodéputé proche de François Hollande.

Même son de cloche chez Martine Aubry. La patronne du PS a assuré que les discussions entre partis de gauche étaient "en bonne voie" pour avoir un candidat unique dans 55 circonscriptions au deuxième tour. "Cela ne pose pas de grandes difficultés", a précisé la Première secrétaire.

Mélenchon candidat dans l'Hérault ?

On l'annonçait dans la 6e circonscription de Paris face à la candidate Verte Cécile Duflot ou encore à Marseille. Mais bien décidé à obtenir un siège à l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon pourrait finalement se présenter dans l'Hérault. Selon les informations du Figaro, le maire de Grabels, René Revol, serait ainsi prêt à céder sa circonscription à Jean-Luc Mélenchon.

Membre fondateur du Parti de gauche, René Revol est actuellement candidat aux législatives sur la 2e circonscription (Montpellier-Mosson), très convoitée par la gauche en vue des prochaines municipales à Montpellier. Le PS a quant à lui investi Anne-Yvonne Le Dain, vice-présidente du Conseil régional, dans cette circonscription où le député socialiste sortant André Vézinhet à renoncé à se présenter. Jean-Luc Mélenchon serait donc en bonne posture dans cette circonscription. Une candidature qui aurait par ailleurs du sens puisque c'est dans le Grand Sud-Ouest que l'eurodéputé a été élu en 2009.

Le sujet de discorde au Front de gauche

Pourtant, hors de question pour l'ex-ministre socialiste de voir un membre du Parti de gauche entrer au gouvernement de François Hollande. "Ma parole est engagée : je n'y mettrai pas les pieds", assurait le 19 avril dernier le patron du Parti de gauche sur France 2.

Ses alliés communistes au sein du Front de gauche sont moins catégoriques. Le 18 avril dernier, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, expliquait sur Europe 1 : "nos idées sont sur la table (...). Pour le moment, François Hollande dit 'ce sera mon programme et rien d'autre'. Si c'est ça, nous ne pouvons pas aller dans un gouvernement (socialiste, ndlr)". Entre temps, le score honorable mais relativement décevant de Jean-Luc Mélenchon a quelque peu changé la donne au PCF.  Les communistes tiendront ainsi une "conférence nationale extraordinaire" au lendemain des élections législatives des 10 et 17 juin prochains. Objectif : décider d'une éventuelle participation au gouvernement que formera la nouvelle majorité socialiste en cas de victoire du PS.

 Pierre Laurent a cependant fixé une condition devant le Conseil national du Parti le 25 avril dernier : "pas question d'aller gouverner si la rupture avec les politiques d'austérité n'est pas au rendez-vous".