Quand l'UMP anticipe une baisse du chômage

Une fois n'est pas coutume, Jean-François Copé et François Fillon ont parlé d'une même voix pour évoquer l'objectif d'inversion de la courbe du chômage fixé par François Hollande.
Une fois n'est pas coutume, Jean-François Copé et François Fillon ont parlé d'une même voix pour évoquer l'objectif d'inversion de la courbe du chômage fixé par François Hollande. © MAXPPP
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Rémi Duchemin, avec AFP , modifié à
Copé et Fillon ont tour à tour semblé anticiper une baisse du chômage, factice disent-ils, à la fin 2013.

Il s’agit du grand objectif de François Hollande, celui sur lequel il fonde nombre d’espoirs : l'inversion de la courbe du chômage à la fin 2013. Jugé peu crédible par nombre d’observateurs, ce but, maintes fois rappelé, a reçu un appui inattendu lundi et mardi. Jean-François Copé d’abord, François Fillon ensuite, ont tous deux anticipé cette inflexion du taux de chômage, et déjà affuté leurs arguments en s’en prenant aux contrats d’avenir, l’une des mesures phares du président de la République.

Copé craint "un plan caché". C’est d’abord Jean-François Copé qui a lancé l’offensive lundi soir lors d’une conférence de presse. "Sur l'emploi, je veux mettre en garde les Françaises et les Français", a lancé le président de l’UMP. "Lorsque François Hollande s'engage à ce point dans l'idée qu'à la fin 2013, le chômage pourrait baisser, je crois comprendre qu'il y a derrière tout ça un plan caché qui consisterait, de manière artificielle, à faire baisser les statistiques du chômage en multipliant les contrats aidés dans le secteur public", a-t-il précisé.

 

Fillon dénonce "un artifice". Le fait est suffisamment rare actuellement pour être signalé : François Fillon a livré la même analyse que son ex-grand rival pour la présidence de l’UMP. Interrogé sur l’inversion de la courbe du chômage dans Le Figaro, l’ancien Premier ministre a jugé qu’elle ne pourra pas se faire "de façon saine pour l'économie française!" Et de resservir l’argument des contrats d’avenir : "Le seul artifice sur lequel compte François Hollande, c'est une utilisation massive des contrats aidés en fin d'année". Une attaque qui, comme celle de Jean-François Copé, laisse à penser que les deux hommes pensent l’objectif atteignable.

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Avant eux, Mariton… Les deux ténors de l’UMP ne sont pourtant pas les premiers à avoir servi cette hypothèse. Avant eux, Hervé Mariton, comme le rappelle Le Lab, avait accusé François Hollande d’avoir envie de tricher, en s’en prenant lui aussi aux contrats d’avenir. "Faisons attention : vous pouvez avoir des coups d’accordéon en termes d’emplois aidés. Vous en donnez un peu moins à un moment histoire d’en garder en stock", expliquait le député de la Drôme fin mai sur BFMTV. "Et ca permet miraculeusement à François Hollande de constater que la situation a été apocalyptique entre janvier et octobre, qu’en novembre vous avez  un rayon de soleil et un chiffre qui s’améliore, même d’un tout petit peu. Et il arriverait triomphalement le 31 décembre disant : ‘regardez, le mois dernier la situation s’est améliorée’. Un argumentaire que la droite, si d’aventure le chômage baissait vraiment fin 2313, n’a pas fini de dérouler.