Qu'a fait Hollande de son "Moi président" ?

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Etienne Guffroy avec Camille Langlade, Xavier Yvon et Pascal Berthelot. , modifié à
BILAN (2/2) - L'anaphore est dans toutes les mémoires. Un an après, c'est l'heure des comptes.

François Hollande avait marqué les esprits dans le face à face qui l'opposait à Nicolas Sarkozy entre les deux tours de la présidentielle de 2012. Celui qui n'était encore que candidat avait égrené les engagements en précédent chacun d'eux de la formule "moi président de la République". Un an après, que reste-t-il de ces engagements. Europe 1 fait le point.

LE PRESIDENT ET LA MAJORITE. "Moi président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l’Elysée."

LE BILAN. Depuis un mois, la promesse est rompue. Rattrapé par le principe de réalité, François Hollande reçoit désormais les parlementaires dans la plus grande discrétion.

Ecoutez le reportage de Camille Langlade et le point de vue des députés Thomas Thévenoud et Philippe Martin :

 

LA DECENTRALISATION. "Moi président de la République, je ferai un acte de décentralisation, parce que je pense que les collectivités locales ont besoin d'un nouveau souffle, de nouvelles compétences, de nouvelles libertés."

LE BILAN. Sous la pression des parlementaires, le projet de loi de décentralisation porté par Marylise Lebranchu est pratiquement bloqué, retoqué par le Premier ministre en raison d’une révolte des élus locaux.

Ecoutez le reportage de Pascal Berthelot et le point de vue de Jacques Pélissard, président de l’Association des maires de France :  

 

L’INDEPENDANCE DE LA JUSTICE. "Moi président de la République, je ferai fonctionner la justice de manière indépendante, je ne nommerai pas les membres du parquet alors que l'avis du Conseil supérieur de la magistrature n'a pas été dans ce sens."

LE BILAN. Dans les faits et contrairement à son prédécesseur, François Hollande ne critique pas publiquement les juges et l’ouverture d’une enquête sur le ministre Jérôme Cahuzac n’a suscité aucun appel de l’exécutif. Mais la réforme engagée du Conseil supérieur de la magistrature ne changera pas la dépendance des juges vis-à-vis de l’exécutif, déplore Christophe Regnard, président de l’Union syndicale des magistrats.

Ecoutez le reportage de Xavier Yvon et la réaction de Christophe Regnard, président de l’Union syndicale des magistrats :

 

 

LA TELEVISION PUBLIQUE. "Moi président de la République, je n'aurai pas la prétention de nommer les directeurs des chaînes de télévision publique, je laisserai ça à des instances indépendantes."

LE BILAN. Dans les faits, aucun mandat de président de chaîne publique n’est arrivé à terme. La question ne s’est donc pas posée, mais le projet de loi sur la réforme du mode de nomination n’a pas encore été présenté.

Ecoutez le reportage de Xavier Yvon et le point de vue de Michèle Cotta, qui a exercé des fonctions dans la télévision publique et à la Haute autorité :

 

LES PARTENAIRES SOCIAUX. "Moi président de la République, je ferai en sorte que les partenaires sociaux puissent être considérés, aussi bien les organisations professionnelles que les syndicats, et que nous puissions avoir régulièrement une discussion pour savoir ce qui relève de la loi, ce qui relève de la négociation."

 

LE BILAN. Un an après, le dialogue social a bien changé. La conférence sociale de juillet dernier a abouti à l’accord du 11 janvier sur l’emploi. La CFDT reconnaît que la promesse a été tenue mais elle a fait voler en éclats l’unité syndicale.

Ecoutez le reportage de Pascal Berthelot et la Véronique Descacq, secrétaire nationale CFDT à l'économie et à la protection sociale :

 

>>> Cumul des mandats, statut pénal du chef de l'Etat, rôle du premier ministre, proportionnelle, transition énergétique : la suite du bilan.