PS : pourquoi le Congrès ne sert à rien

Harlem Désir sera le successeur de Martine Aubry à la tête du PS.
Harlem Désir sera le successeur de Martine Aubry à la tête du PS. © MAXPPP
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Les militants socialistes votent jeudi soir pour départager les cinq motions qui ont été déposées.

Harlem Désir sera le prochain Premier secrétaire du Parti socialiste, c’est une certitude. L’ancien patron de SOS racisme devra toutefois attendre le congrès de Toulouse, du 26 et 28 octobre, pour succéder officiellement à Martine Aubry. En attendant, les militants socialistes sont invités, jeudi, à départager les cinq motions présentées. Une simple opération administrative, parfaitement verrouillée par Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault et François Hollande.

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Qu’est-ce qu’une motion ?
Avant chaque congrès, les socialistes se regroupent pour rédiger un texte sensée incarner LEUR vision du parti. Chaque motion est ensuite portée par son premier signataire, qui devient de facto candidat à la direction du parti. Le conseil national du PS a enregistré six motions, mais seuls cinq textes seront finalement soumis au vote après le ralliement de Gérard Filoche à la motion de l'aile gauche du PS.

Pourquoi il n’y a pas de suspense

Courant juillet, Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault ont décidé de faire alliance autour de François Hollande en présentant une contribution commune au congrès du PS, avec Harlem Désir en tête d'affiche. Leur objectif : être soutenus par l’ensemble du gouvernement et des dirigeants du parti. Pari réussi. Conséquence directe : les autres motions ont dès lors perdu tout espoir de l’emporter, et les critiques ont afflué, regrettant le manque de démocratie interne et fustigeant un scrutin joué à l’avance.

"La motion Désir est une motion régimentaire. Il faut y être sous peine d'être sanctionné (…) Cela rappelle le second Empire", a par exemple assené Gaëtan Gorce. Le seul doute est, il est vrai, le degré de participation des militants, qui n’apprécient que très moyennement de n’être qu’une simple chambre d’enregistrement d’une décision venue d’en haut. S’il obtient moins de 90% des voix, Harlem Désir sera déjà considéré comme un patron contesté…

Qui est en course ?
Si le nom du champion est connu de tous, certains ont malgré tout tenu à se présenter pour faire connaître leurs idées. Et méritent donc d'être présentés.

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© Europe1

Harlem Désir est le premier signataire de la motion 1, intitulée "Mobiliser les Français pour réussir le changement". Choisi par Martine Aubry, il incarne la continuité du travail fourni et se veut le garant des 60 engagements pris par le candidat Hollande.

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Juliette Méadel, conseillère de Paris, estime dans le texte qu’elle a préparé avec le sénateur Gaëtan Gorce, "Question de principes", que  le PS doit être un laboratoire d'idées. "Il faut reprendre le travail intellectuel, le vrai, celui qui demande du temps", écrivent-ils.

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La motion 3 a davantage fait parler d’elle, puisqu’elle représente l’aile gauche du parti, à laquelle appartient notamment tous les opposants - ou presque - au traité européen. Benoit Hamon, leader naturel de ce courant, a toutefois préféré, solidarité gouvernementale oblige, se ranger derrière la motion de Harlem Désir, laissant Marie-Noëlle Lienemann et Jérôme Guedj porter les espoirs de "la gauche de la gauche du PS", et Emmanuel Maurel en être le premier signataire.

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© MAX PPP

Après le succès phénoménal d’Indignez-vous, Stéphane Hessel prête son image à l’économiste Pierre Larrouturou, de retour au PS après un passage chez les écologistes, dans la motion Oser. Plus loin, plus vite. Une démonstration économique avant tout, mais aussi des propositions concrètes, dont le passage à la semaine de quatre jours, projet que Pierre Larrouturou défend depuis des années.

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Parce que la jeunesse a été érigée en priorité par François Hollande, Constance Blanchard, conseillère nationale du PS, 25 ans, a elle aussi présenté sa motion, intitulée Toulouse, mon congrès. Parmi ses propositions, signalons l'abaissement de l'âge de vote à 15 ans pour les élections locales.